L'opposition veut se mettre à la disposition du mouvement populaire Il serait également question d'organiser «une rencontre nationale ouverte» qui rassemblera l'ensemble des acteurs du front s'opposant à la démarche du pouvoir. A la veille du quatrième vendredi de manifestations massives pour le départ du système, l'opposition veut se mettre à la disposition du mouvement populaire. Elle a tenu hier son cinquième conclave au siège du parti de Abdellah Djaballah à Baba Hassen (Alger). Les participants à cette rencontre rejettent «dans le fond et dans la forme», la feuille de route du chef de l'Etat, considérant qu'elle «consistait à prolonger le quatrième mandat après le refus populaire du cinquième mandat». Dans le communiqué final sanctionnant cette réunion, l'opposition appelle à maintenir la mobilisation massive contre le régime jusqu'à la réalisation des demandes populaires, à savoir le départ du président à l'expiration de son mandat actuel. Dans ce contexte elle a appelé à manifester le vendredi prochain. Elle juge que «le pouvoir en place ne peut pas agir en dehors de l'ordre constitutionnel et contre la volonté populaire et ne doit avoir aucun rôle dans la gestion de la phase de transition et sa perpétuation constitue un danger sur la stabilité et la sécurité nationales». L'opposition a également lancé un appel à «tous les parlementaires nobles et sages aux fins de se retirer du Parlement». Elle a réaffirmé «son appui et son soutien qu'elle veut apporter au mouvement populaire pour qu'il puisse concrétiser ses revendications et condamne le mépris du pouvoir à l'égard des demandes, attentes et aspirations du peuple et les atteintes contre sa dignité et son honneur». Elle a renouvelé «son refus à l'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays», tout en fustigeant «les tentatives du pouvoir en place à recourir aux officines étrangères pour affaiblir la mobilisation populaire pacifique et civique». «En s'efforçant de préserver le consensus national autour de l'Armée nationale populaire et ses misions constitutionnelles, l'opposition refuse d'impliquer cette institution dans le jeu politique», peut-on lire sur ce document. Parmi les propositions adoptées par les participants à cette réunion figurent «le retrait collectif des élus de l'opposition des deux chambres du Parlement. Il sera également question d'organiser «une rencontre nationale ouverte» qui rassemblera l'ensemble des acteurs du front s'opposant à la démarche de sortie de crise du pouvoir en place, qui représente un danger sur la stabilité et l'unité nationale. Cette rencontre vise à organiser un dialogue sérieux pour synthétiser les demandes populaires et mettre une feuille de route pour la transition démocratique en vue de construire un nouveau système politique loin des interférences et dictées des forces non constitutionnelles. Pour rappel, juste après l'annonce des décisions du président, lundi dernier, l'opposition a réagi pour dénoncer le coup de force du président et la prolongation du 4e mandat par les forces «non constitutionnelles». Le dernier conclave de l'opposition tenu au siège du parti Talaie El Hourriyet a regroupé 15 partis politiques, quatre syndicats autonomes des travailleurs, des personnalités nationales, des militants politiques et des académiciens.