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Le chimiste qui inquiète Washington
MIDHAT MOURSI
Publié dans L'Expression le 05 - 12 - 2005

Le quinquagénaire n'est pas un membre influent d'Al Qaîda, mais pire, un «dynamiteur» de la stratégie américaine.
Celui qui fait la «une» des rapports confidentiels des services spéciaux américains ces jours-ci, n'est ni Ben Laden ni Zawahiri, encore moins Abou Mossaâb Zarkaoui, qui passait il n'y a pas encore longtemps pour l'«ennemi public» n°1, mais bien un homme de 52 ans qui passerait inaperçu s'il n'était pas un chimiste «qui fait école».
L'homme est d'origine égyptienne, il s'appelle Midhat Moursi, et se fait appeler Abou El Khattab El Misri. Sa particularité est d'être un expert en explosifs, un chimiste hors pair et un instructeur sans pareil pour les groupes djihadistes de tout bord. Et même s'il n'est pas un membre influent d'Al Qaîda, il se fait toujours un grand plaisir de leur confectionner des explosifs à profusion. Mieux, le «chimiste» prend un malin plaisir à former des experts salafistes en explosifs antiaméricains évidemment, lesquels se dispersent aux quatre coins de la présence américaine en Afghanistan, au Pakistan, en Irak et là où il faut «mener la vie dure aux Américains».
Selon les experts de la lutte antiterroriste aux Etats-Unis on ignore où il se cache et même qui il est réellement. Mais ils en savent suffisamment sur le mystérieux Midhat Moursi, un chimiste qui expérimentait des gaz toxiques dans un camp d'Al Qaîda en Afghanistan, pour chercher à le retrouver à tout prix.
Signe de l'intérêt que suscite ce quinquagénaire né en Egypte, les Etats-Unis ont offert cette année cinq millions de dollars de récompense pour toute information menant à sa capture.
Le journal électronique Matinternet précise qu'au Caire, le ministère de l'Intérieur refuse de commenter la traque de Midhat Moursi, mais les autorités égyptiennes maintiendraient, semble-t-il, en détention deux de ses fils pour tenter de retrouver le père. Une photo assez sombre et floue de celui qui se fait aussi appeler Abou Khabab Al Masri illustre l'avis de recherche américain, plutôt mince. Taille, poids, couleur des yeux, cheveux, nationalité: «inconnus». Le journal arabophone londonien Al Hayat, qui le premier avait traité l'affaire précise que les autorités américaines précisent seulement que cet «expert en explosifs et instructeur en poisons travaillant pour Al Qaîda», âgé de 52 ans, pourrait résider au Pakistan. Mais «nous ne pensons pas qu'il y ait vraiment de bonnes informations sur l'endroit où il se trouve», reconnaît Donald Van Duyn, spécialiste de l'antiterrorisme au FBI, à Washington. «Personne ne sait», insiste Mohamed Salah, spécialiste de l'extrémisme islamiste qui travaille au Caire pour le quotidien Al Hayat. «Il pourrait être dans un autre pays, sous une autre identité. Ou il pourrait être à la frontière pakistano-afghane», avec Ayman Al Zawahri, le n°2 d'Al Qaîda. Après l'intervention américaine en Afghanistan en 2001, des journalistes ont retrouvé des dossiers informatiques rapportant qu'à partir de 1999, un dénommé Abou Khabab, armé d'un budget «de départ» de 2000 à 4000 dollars, travaillait au développement d'armes chimiques et bactériologiques dans le pays.
Le «laboratoire d'Abou Khabab», découvert par les journalistes dans le camp Daruta d'Al Qaîda, à une centaine de kilomètres à l'est de Kaboul, s'est révélé plutôt rudimentaire. Une unique ampoule éclairant un encombrement de boîtes, d'éprouvettes, fioles et seringues. Certaines expériences étaient filmées. CNN a fini par obtenir en 2002 une vidéo qui montre des chiens tués au gaz. D'après la chaîne américaine, qui citait des sources au sein des services de renseignements, la voix qui commente est celle de Midhat Moursi.
Les experts pensent que du cyanure d'hydrogène, ou acide cyanhydrique, le gaz employé lors des exécutions mais longtemps considéré comme trop instable pour fabriquer des armes de destruction massive, était utilisé lors de ces expériences.
Au vu des installations afghanes, certains experts doutent qu'Al Qaîda puisse produire des armes chimiques en grandes quantités sans une opération à grande échelle, avec un financement étatique.
Avant même la découverte de son activité afghane, Midhat Moursi était déjà discrètement recherché en tant qu'artificier d'Al Qaîda, selon Mohamed Salah. Il était soupçonné d'avoir aidé à former les kamikazes de l'attentat contre le destroyer USS Cole au Yémen, qui avait tué 17 marins américains en octobre 2000.
Cinq mois plus tard, les autorités égyptiennes arrêtaient le fils de Moursi, Mohamed, à son arrivée à l'aéroport du Caire avec un faux passeport yéménite, selon la presse égyptienne de l'époque. «Abou Khabab est sûrement allé au Yémen», en déduit Mohamed Salah. «Pourquoi le Yémen? A cause de l'USS Cole».L'an dernier, un autre fils de Moursi, Hamzah, a été extradé du Pakistan vers l'Egypte, selon Yasser Al Sirri, directeur du Centre d'observation islamique à Londres. D'après Mohamed Salah, Mohamed, au moins serait toujours en détention.
Contrairement à Zawahri, Midhat Moursi reste largement inconnu. «Ici en Egypte, son nom ne représente rien pour nous», dit Diaâ Rachouane, spécialiste de l'extrémisme islamique au Centre Al Ahram d'études politiques et stratégiques. D'après l'institut londonien de Yasser Al Sirri, Midhat Moursi a grandi dans les rues bruyantes du quartier d'Asafirah d'Alexandrie. En 1975, il obtient son diplôme de chimie à l'université de la ville, qui connaît à l'époque une poussée de l'islamisme.
Dans les années 80, il apparaît parmi les dizaines de personnes jugées lors des procès pour complot de terrorisme qui ont suivi l'assassinat du président Anouar El Sadate en 1981. En 1987, d'après le centre londonien, Moursi part pour l'Arabie Saoudite puis l'Afghanistan, où nombre de militants égyptiens venaient grossir les rangs des moudjahidine luttant contre l'occupation soviétique.
En 1998, le Djihad islamique de Zawahiri fusionne avec Al Qaîda, apportant au moins une centaine de militants égyptiens expérimentés dans les rangs du réseau d'Oussama ben Laden. Mais Yasser Al Sirri ignore si Moursi se trouvait parmi eux. Le chimiste a « consulté » le groupe de Ben Laden, «mais d'après des informations sûres, l'homme n'a jamais fait partie d'Al Qaîda, et préfère travailler en free lance». D'où l'extrême crainte de Washington. Ou peut-être, faut-il voir dans Midhat Moursi une nouvelle création de l'ennemi qui consacre «la stratégie de menace permanente», chère aux gourous du sécuritaire de la Maison-Blanche.


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