Les marcheurs ont affiché leur détermination quant à aller de l'avant dans leurs actions en maintenant la pression populaire. «Ni prolongement ni report.» Tel a été le slogan principal scandé par plusieurs milliers d'Oranais ayant battu hier le pavé pour rejeter les dernières mesures prononcées, la semaine dernière, par le président de la République. Dans leur imposante marche, à la fois festive et très pacifique, les Oranais, ont, comme en redécouvrant de nouveau leur ville tout en l'ornant des couleurs nationales, sillonné les artères principales de leur cité en se mettant en branle à partir du point de départ, la très symbolique place du 1er Novembre, ex-place d'Armes. Aussi, ils ont été ingénieux en optant pour une trajectoire à la fois mythique et légendaire en marchant dans les rues portant les noms des héros nationaux comme le boulevard Emir Abdelkader, les rues Larbi Ben M'hidi, le Lycée Lotfi avant de marquer la halte principale devant la bâtisse abritant le siège de la wilaya d'Oran que la gent féminine, fortement présente, n'a pas hésité à arroser de youyous à gorges déployées. Nombreux ont été ces hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, des familles entières, étudiants, journalistes et médecins qui ont donc affiché leur velléité quant à ne pas lâcher du lest tout en affichant leur détermination pour aller de l'avant en maintenant les actions de rue dans un pacifisme dominant tout en restant «figés» dans leurs positions en maintenant la pression populaire devant, selon plusieurs marcheurs, afin d'aboutir à «des mesures concrètes et réelles» et non pas à ce qu'ils continuent de qualifier de «meurettes n'amadouant pas ni ne convaincant nullement». A la croisée des chemins, la population se trouve à un instant décisif de ses annales en revendiquant plus de libertés, la réouverture du champ politique mais surtout la mise en place d'une deuxième République. Ces revendications, trés chères pour les populations locales peuvent être matérialisées par le départ du système. Autrement dit, le trio Brahimi-Lamamra-Bedoui aura du pain sur la planche dans les jours à venir. Ils sont, selon plus d'un observateur et marcheur, symbole du système. «Ils (le pouvoir) appellent à une conférence de consensus national?» s'interroge un marcheur déplorant que cet appel «émane de gens qui représentent le système». Autrement dit, a-t-il expliqué «le système dialogue avec les gens du système bafouant, voire méprisant la volonté du peuple qui crie à l'arnaque et la supercherie politique». Veut-on hausser le ton ou alors assiste-t-on à la radicalisation du mouvement? «En aucun cas nous, le peuple, ne versons dans l'amalgame ni dans la radicalisation», dira un journaliste ayant requis l'anonymat. «Les fleurs aux couleurs chatoyantes ne signifient pas la radicalisation», a-t-il explicité. Pourquoi donc s'accrocher à des marches à organiser à chaque fois que les officiels font mine d'annoncer des nouveautés politiques? «Il ne s'agit pas d'obstination ni de désobéissance civile», a affirmé notre journaliste en soulignant que «la question de confiance est, à plus d'un titre, posée par ces populations avides de changement radical.