Avec la même ardeur nationaliste, l'impressionnante mobilisation des Annabis, traduit leur refus que l'Algérie soit otage d'une volonté à sens unique. Pour ce 5e vendredi d'affilée, les Annabis ont une fois de plus investi les rues et ruelles de la ville, pour réitérer le départ du pouvoir. Il ne s'agit plus d'un simple rassemblement. Il s'agit d'une détermination qui se traduit par une préparation programmée. Dès les premières heures de ce vendredi, les populations ont élu pied sur la place du 1er Novembre, pour s'organiser en perspective d'une marche, dite, sans précédent. En effet, sous l'oeil des vigiles de l'ordre, hommes, femmes jeunes et moins jeunes, sans distinction aucune, quant à leur rang social, se sont attelés à organiser cette marche placée sous le signe de Waqffat El Joumouaâ. A peine la prière du vendredi terminée, la foule s'est aussitôt formée comme une boule de neige pour se fondre dans le centre-ville. Muni de pancartes, banderoles et d'emblèmes nationaux, le mouvement populaire a réitéré son niet quant à la prolongation du 4e mandat. Ils ont appelé ceux qu'ils ont qualifiés de «sérrakine» de quitter le pouvoir. «Nous maintiendrons la pression jusqu'à ce que le pouvoir dégage», ont confié des manifestants, juste avant l'amorce de la manifestation. «Nous n'accepterons pas que l'Algérie soit otage d'une politique à sens unique», ont ajouté nos interlocuteurs. «Yarhlou yaâni yarhlou», ont-ils crié. Dans une ambiance préconisant une victoire imminente, les milliers de manifestants ont scandé des slogans aussi hostiles les uns que les autres, à l'égard du pouvoir, les partis de l'Alliance et même de l'opposition. Outre, les habituels chants patriotiques, on pouvait entendre entre autres slogans «Jazair Horra démokratia», «Jich Chaâb Khawa Khawa», «Pouvoir dégage», «FLN dégage, nous ne voulons pas de kachir». Même brahimi et Lamamra n'ont pas été épargnés. Ils ont eu leurs lots d'hostilité, pour avoir tenté d'internationaliser la situation. «Non à l'ingérence étrangère», «Ce qui se passe en Algérie n'implique que les Algériens», à lancé un groupe de jeunes. Ils ont accusé les deux diplomates de «Oumala Taâ El Gharb» Selon les Annabis, la crise que vit le pouvoir est due à la réussite du mouvement populaire. Celui-ci, est appelé selon eux, à durer le temps qu'il faut. «Jusqu'à ce que Bouteflika quitte El Mouradia». Car selon, eux, la transition ne peut s'effectuer sous le même régime. En outre, si la présence des forces de l'ordre est remarquée dans toute la ville, elle reste discrète. Par moment, elles se noient dans la marée humaine, qui acharnée contre le régime, oublie leur présence. Une présence plutôt rassurante, pour cette déferlante humaine venue des quatre coins de la wilaya.