Ils ont été retrouvés, il y a quelques jours, par les éléments de l'ANP au lieu dit «Matlag» situé au coeur de la forêt dense de Mongorno jouxtant la commune de Zoubiria (à 35 km au sud de Médéa). Le conflit particulièrement sanglant opposant actuellement le Gspc de l'émir Saouane au GIA, mené, dit-on, par Zouabri dans les maquis de Médéa, et qui s'est soldé jusque-là par la mort d'une trentaine de sanguinaires, corrobore ce que nous avions déjà rapporté dans nos précédentes éditions. En effet, il y a deux mois de nombreux terroristes du GIA, originaires pour la plupart d'autres contrées ont profité de la dissidence de Houti (ex-chef de zone de Saouane) pour investir la partie sud-ouest de Médéa et reconquérir un terrain abandonné depuis 1996. Le déplacement de Zouabri à Aïn Defla répond, ajoutent nos sources, à l'élaboration d'une stratégie pour déloger le Gspc de Arib, Khemis Miliana, Oued Chorfa, Djbel Ellouh et Derrag. Un couloir naturel privilégié communiquant avec la wilaya de Tissemsilt. Dans ce cadre, le dernier carré GIA errant dans les forêts de Benchicao, Ouzera, Berrouaghia et Mongorno trente à quarante terroristes a pris part à une réunion tenue, indique-t-on, par Zouabri sur les hauteurs du Zaccar. Cette mobilisation des résidus a débouché sur un redéploiement du GIA dans certaines régions de Aïn Defla et Médéa pour livrer un combat au Gspc. Une fois à l'intérieur de ces zones, les troupes de Zouabri subiront de sérieux revers face aux katibate de Souane (une centaine d'éléments) dont une section de paras particulièrement redoutable, explique un observateur au fait de la situation sécuritaire. Sans aller jusqu'à tirer des conclusions hâtives de ce conflit meurtrier à huis clos, on peut supposer que Zouabri a creusé sa propre tombe en s'attaquant à un ennemi connaissant parfaitement le terrain, disposant d'informateurs dans les moindres villages et douars, mieux armé et entretenu, bénéficiant de solides complicités sur cet axe extrêmement touffu. Par ailleurs, à voir cette nouvelle race de bénéficiaires de fortunes inestimables de la «guerre sainte» qui bourgeonnent un peu partout, cela nous amène à penser que l'argent du sang pourrait de nouveau armer des mains qui ont tout à gagner en quittant les archipels de la misère. Derrière les commerces-écran se trouve une bissectrice insidieuse dans un climat plein d'ambiguïtés, mais où on peut trouver à loisir un reflux des référents de 1991. Du terrorisme au trafic de drogue.