Les Etats-Unis auraient bien voulu voir Abdellah Baâli s'aligner sur la position américaine. L'ambassadeur américain à l'Onu John Bolton a accusé mardi l'Algérie d'avoir «fait échouer une déclaration du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant un attentat suicide en Israêl et exhortant la Syrie à fermer les bureaux du Jihad islamique qui l'a revendiqué». Ce qui a été une «grosse déception» de la part des Américains a été accueilli avec fierté par les chaînes satellitaires arabes qui y ont vu un motif de fierté et un acte de ‘' bravoure'' de la part des Algériens. Aussi bien Al Jazzeera qu'Al Arabiya ont été mardi soir très prolixes sur la question. Certes, mais il faut croire surtout que c'est la déception de ne pas voir l'Algérie alignée sur Washington qui a fait réagir John Bolton le représentant américain à l'ONU. Il faut savoir en effet que l'Algérie n'étant pas membre permanent du Conseil de sécurité elle n'a pas, par conséquent, le pouvoir de blocage que semble lui prêter M.Bolton, mais elle a celui de faire ‘'rééquilibrer'' les appréciations du Conseil de sécurité sur des faits qui préoccupent la communauté internationale. Ce que le représentant algérien à l'ONU, Abdallah Baâli n'a pas manqué de souligner prenant à contre pied les argumentations de M.Bolton: «Nous devons avoir une approche équilibrée de la tragédie du Moyen-Orient et pas seulement nous concentrer sur les pertes en vies humaines israéliennes quand il y a des Palestiniens, des gens innocents, qui perdent aussi la vie (...). Si nous ne le faisons pas, nous donnons l'impression que les vies palestiniennes sont moins importantes que les vies israéliennes», et d'ajouter .«Nous devons nous assurer que la réaction du Conseil reste crédible». L'ambassadeur américain avait déclaré mardi à la presse que le texte défendu par Washington ne pourrait pas être adopté en raison du refus algérien d'une référence à la Syrie et au Jihad islamique, organisation de résistance palestinienne basée à Damas qui a revendiqué l'attentat de Netanya. Dans sa déclaration, M.Bolton a ainsi indiqué: «Nous n'allons pas simplement accepter de diluer les communiqués du Conseil de sécurité, en omettant de nommer les personnes responsables, dans ce cas précis, d'attentats terroristes», en regrettant que le Conseil n'ait pu agir. Or, le Conseil de sécurité n'a jamais pu agir quand il s'est agi de condamner les assassinats ciblés de responsables palestiniens ou les démolitions de maisons de résistants palestiniens du fait du veto de Washington qui a toujours bloqué le Conseil de sécurité dès qu'il s'agissait d'Israël. Aussi, c'est dans la mesure de ses moyens que l'Algérie -membre non permanent du Conseil de sécurité rappelons-le- tente d'atténuer le deux poids deux mesures des grandes puissances en essayant d'influer sur les projets de résolution dans un sens plus équitable et qui ne lèse pas les autres parties, surtout lorsqu'il s'agit des Palestiniens qui se sont toujours heurtés au Conseil de sécurité au veto américain mis à la disposition d'Israël.