10 févr. 2019, le 5e mandat: le Président Abdelaziz Bouteflika annonce sa candidature à la présidentielle d'avril 2019 dans un message adressé à la nation. Des voix commencent à s'élèver, la rue chauffe! 18 février, les prémices: c'est la journée nationale du Chahid. À Khenchela, des incidents surviennent au niveau de la mairie de Khenchela. Le maire de la ville ferme la mairie, (FLN), pour provoquer la colère de la population locale qui arrache un portait géant du Président Bouteflika. La colère populaire monte crescendo surtout que deux jours avant, Kherrata (wilaya de Béjaïa), des manifestations de même ampleur ont été enregistrées ainsi qu'un rassemblement de la communauté algérienne en France à la place de la République à Paris (17 février). 22 février, le début: après les manifestations de Kherrata, Khenchela et Paris, des appels anonymes sont lancés sur les réseaux sociaux pour des manifestations nationales le vendredi 22 février après la prière «d'El djmouàà». La marche débute timidement avant que des millions d'Algériens ne sortent dans les quatre coins du pays. Le mur de la peur venait d'être cassé... 24 février, l'épisode suisse: anniversaire de la création de l'Union générale des Travailleurs algériens (Ugta) et nationalisation des hydrocarbures. Abdelaziz Bouteflika devait faire une apparition publique pour inaugurer, notamment la Grande mosquée d'Alger. Finalement, la présidence de la République annonce qu'il se rendra en Suisse pour des examens périodiques. Le jour-même, la colère de la rue monte encore avec un rassemblement réussi du mouvement Mouwatana, qui jusque-là n'attirait pas une grande foule. 1er mars, la confirmation: on est à trois jours de la date limite du dépôt des candidatures à la présidentielle, prévu pour le 18 avril. La colère de la rue monte, après la démonstration de force du vendredi d'avant, les Algériens promettent de récidiver avec encore plus de monde. Chose promise, chose faite...Bouteflika est toujours hospitalisé en Suisse! 3 mars, la procuration: c'est le dernier délai pour le dépôt des candidatures. Le chef de l'Etat est toujours en Suisse. On annonce son retour pour la journée. Ce sera finalement Abdelghani Zalène qui a pris entre-temps le relais de Abdelmalek Sellal comme directeur de campagne, qui déposera par procuration le dossier du candidat Bouteflika. La journée a été marquée par la révolte des étudiants qui ont essayé de gagner le Conseil constitutionnel. Le soir- même des manifestations nocturnes sont organisées. 8 mars, les femmes se révoltent: le cinquième mandat fait de plus en plus polémique. Les manifestations sont de plus en plus nombreuses. Arrive alors la journée mondiale de la Femme. Elles sont des millions à travers le pays à être sorties pour s'opposer au 5e mandat. Ça chauffe! 11 mars, les concessions: après les manifestations monstres qui ont été enregistrées le 8 mars et les jours suivants, le Président Bouteflika tente de calmer la rue en renvoyant le Premier ministre Ahmed Ouyahia et surtout en annonçant un report de l'élection et la tenue d'une conférence nationale avec une période de transition qu'il dirigera lui même. Une nouvelle qui est loin de calmer la rue. 13 mars, les premiers messages de l'armée: le chef de l'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah souligne que l'armée est parfaitement en phase avec le peuple. Un message rassurant alors que des rumeurs évoquaient l'intervention des militaires contre les manifestants. 15 mars, la démonstration de force: cette journée sera une véritable démonstration de force où des dizaines de millions d'Algériens sont sortis dans les rues pour réponde à la proposition du chef de l'Etat et dire non au prolongement du 4e mandat qu'ils ont surnommé «4++». Des scènes de communion entre les forces de l'ordre et les manifestants sont remarquées... n 22 mars, on défie le mauvais temps: un nouveau vendredi de colère avec une mobilisation toujours aussi importante malgré la pluie et le froid. Les manifestants montrent leur détermination en gardant leur pacifisme. 26 mars, l'ANP répond à l'appel du peuple: l'Armée nationale populaire (ANP) a répondu aux doléances de la rue en jouant son rôle de garante de la Constitution. Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) a appelé à l'application de l'article 102 de la Constitution. Fin de la protestation? Wait and see...