Le mouvement populaire toujours moblilise La crise s'exprime clairement quant à une issue normale qui tienne compte d'un processus de transition où les changements vont s'opérer sans obstruction de nature à affecter le fonctionnement ordinaire de la Constitution. La situation politique du pays se complique, les choses prennent une tournure le moins que l'on puisse dire, de blocage. Le temps presse, mais le dénouement tarde à voir le jour à cause du jeu scabreux adopté par les tenants de l'institution présidentielle qui ne veulent pas d'une issue apaisée et sereine. Le peuple à travers sa mobilisation et son élan populaire ne cesse d'exiger le départ rapide du système depuis le soulèvement pacifique et historique de 22 février, l'opposition essaye d'arrimer ses positions à celles de la rue qui ne décolère pas. L'institution militaire quant à elle se fait connaître à travers ses communiqués dont l'exigence de la démission du président sortant n'est plus un souhait et une proposition, mais une démarche inévitable pour que le processus politique puisse s'acheminer vers une période de transition calme et sans risque susceptible de mettre les institutions de la République dans une configuration extraconstitutionnelle. L'annonce de la démission du président sortant avant l'achèvement de son mandat, c'est-à-dire avant le 28 avril, ne semble pas favoriser une sortie de crise institutionnelle de sitôt de par l'entêtement du clan présidentiel à s'y maintenir en optant pour une attitude de pourrissement. L'appel de l'institution militaire à travers son chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale visant à remettre en oeuvre l'article 102 et sa conjonction avec les articles 7 et 8, n'a pas été suivi par le Conseil constitutionnel pour se saisir de facto. La crise s'exprime clairement quant à une issue normale qui tienne compte d'un processus de transition où les changements vont s'opérer sans obstruction de nature à affecter le fonctionnement ordinaire de la Constitution. Le mouvement populaire est décidé à déloger pacifiquement le système à travers la mobilisation permanente, l'opposition essaye de développer un discours qui se situe entre la volonté du peuple d'aller vers un changement démocratique et le soutien larvé et parfois manifeste et clair de l'institution militaire dans son entreprise qui consiste a appliquer les trois articles de la Constitution dans le but de pousser le président sortant à accepter la procédure de démission avant que le temps ne soit en défaveur d'une situation institutionnelle qui pourrait s'acheminer vers un vide constitutionnel saillant qui mènerait vers un véritable imbroglio politique. L'obstination de la Présidence à ne pas agir dans le sens qui plaiderait pour une situation politique sans risque d'un blocage en mesure de plonger le pays dans l'incertitude politique, fait que la guerre psychologique et l'intox qui ébranlent des pans entiers de la société, compliquent la donne politique et crédibilisent relativement la démarche de l'institution militaire d'aller vers le choix constitutionnel consistant en la démission sine die du président sortant. Cette option trouve des soutiens de la part d'une partie de l'opposition et même de ceux qui défendaient bec et ongles le président sortant. Même les personnalités nationales et activistes dans le domaine des droits de l'homme plaident pour cette piste comme c'est le cas pour Mustapha Bouchachi qui vient d'exprimer son soutien larvé à l'armée en matière d'application des articles 102, 7 et 8 pour aller vers une transition où le peuple exprimera son choix souverain quant à l'élection de ses structures étatiques et la mise en place d'une nouvelle mouture de la Constitution. La crise est telle que même Ali Benflis, le président du Talaie El Hourriyet avait appelé l'armée à intervenir pour neutraliser les forces extraconstitutionnelles. Dans ce sens, Benflis a souligné ainsi les «périls imminents que les forces extra- constitutionnelles font peser sur l'existence même de l'Etat national. Il n'existe plus qu'un seul rempart institutionnel qui s'est posté aux premières lignes, celui de nos forces armées avec, à leur côté en solide soutien, le peuple algérien lui-même». Cela renseigne sur l'état critique et dangereux de la situation qui prévaut dans le pays.