Les prix des viandes blanches et d'oeufs ont pris l'ascenseur. En moins d'un mois, le prix de l'oeuf est passé de 9 à 13DA, selon le calibre et la fraîcheur alors que le poulet qui était à 220 DA est désormais affiché à 320-330DA. Cette hausse quasi inattendue intervient à quelques jours des fêtes de l'Aïd. Selon certains aviculteurs, ayant baissé rideau, cette flambée des prix est due à plusieurs facteurs. «Il y a d'abord les frais qui sont désormais hors de portée des bourses moyennes. Le poussin d'un jour est cédé à 60DA l'unité, l'aliment dépasse souvent les 3500DA le quintal alors que les produits vétérinaires sont inaccessibles, en plus, il faut compter avec les autres dépenses comme le fuel, l'eau, l'électricité et aussi le taux de mortalité qui souvent dépasse les 10%, ce qui revient à dire qu'on peut travailler deux mois pleins sans pour autant rentrer dans ses fonds. Ajoutons à cela, cette TVA qu'on vient certes de supprimer mais un peu tard et vous avez le tableau du déclin de la filière», avance un aviculteur. Un spécialiste de la question, rencontré à Tizi Ouzou affirme, quant à lui que, «l'aliment est devenu cher. Les intrants, notamment les céréales, ont connu un renchérissement sur le marché mondial. Le maïs qui entre pour une bonne part dans cette alimentation est passé carrément du simple au triple, si ce n'est plus. Et avec un aliment à plus de 3200DA le quintal, c'est difficile pour les petits aviculteurs de suivre.» De ce fait, plusieurs aviculteurs occasionnels ont dû mettre la clé sous le paillasson. Ils ne peuvent plus suivre les fluctuations du marché. Selon un vétérinaire, «les aviculteurs occasionnels ne font généralement pas appel aux vétérinaires et essaient de "médicaliser" leur cheptel, ce qui souvent fait plus de mal que de bien. Il y a aussi cette propension des aviculteurs à donner dans l'aliment des produits vétérinaires comme, par exemple, de la pénicilline, ce qui est évidemment une surmédicalisation avec ses inconvénients». Pour mettre fin à cette flambée, certains aviculteurs préconisent la création de coopératives. «Si une coopérative existe et fournit à ses adhérents aussi bien le poussin que l'aliment et les autres vaccins et produits vétérinaires, cela relancera certainement la filière, qui, pour le moment, donne l'impression de piquer du bec», souligne un aviculteur. La «renaissance» est à ce prix.