Le vice-ministre de la Défense Une fois les démissions de Bensalah et Belaïz formulées, il peut y avoir deux voies. La première, celle de rester dans l'esprit de l'article 102, en choisissant d'élire un remplaçant à Bensalah. La seconde c'est de déclarer que dans le respect des articles 7 et 8 de la Constitution, un président (ou un présidium) de consensus sera choisi pour mener la période de transition. Les parlementaires ont rendez-vous aujourd'hui au Palais des nations. Ils doivent siéger, en chambres réunies, pour prendre acte de la déclaration de vacance définitive de la présidence de la République à la majorité des 2/3 des membres. Une déclaration de vacance transmise faut-il le rappeler, il y a quelques jours, par le Conseil constitutionnel au Parlement à la suite de la démission du président Bouteflika, le 2 avril dernier. Normalement et dans le respect de l'article 102 de la Constitution, une fois le constat de la vacance établi par le parlement, ce dernier charge de l'intérim du chef de l'Etat, pour une période maximale de 90 jours, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. En cas de la vacance de la présidence du Conseil de la nation, pour quelque cause que ce soit, le Conseil constitutionnel se réunit à nouveau et c'est son président Tayeb Belaïz qui devra assumer la charge de chef de l'Etat dans les mêmes conditions à savoir qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle qu'il est tenu d'organiser durant la période de transition et qu'il respecte à la lettre l'article 104 de la Constitution. Or, ce schéma ne peut nullement constituer une solution de consensus puisque le peuple exige le départ des 3B: Bensalah, Bedoui et Belaïz. Mais pas seulement. Des parlementaires qui rejettent l'option Bensalah ont annoncé leur boycott au conclave d'aujourd'hui. Même le quotidien El Moudjahid a évoqué l'option d'une transition sans Bensalah. Que va décider Ahmed Gaïd Salah dont l'intervention le 2 avril dernier, avait précipitéle départ de Abdelaziz Bouteflika? Le chef d'état-major s'est engagé, au nom de l'armée, à respecter la volonté populaire. Il a promis d'accompagner la transition pour mener le pays vers une nouvelle République en déclarant que la solution à la crise algérienne réside aussi dans les articles 7 et 8 de la Constitution. Il s'agira donc de donner une solution politique à la crise, inspirée de la Constitution. Autrement dit, le Parlement devra confirmer la vacance du pouvoir et Abdelkader Bensalah ainsi que Tayeb Belaïz devront déposer leurs démissions respectives. A partir de ce moment-là, il pourra y avoir deux voies. La première, celle de rester dans l'esprit de l'article 102, en choisissant d'élire un remplaçant à Bensalah. Cette opération devra se faire dans le respect des articles 5 et 6 du règlement intérieur de la chambre haute qui précisent les modalités à suivre. Dans le cas de vacance de la présidence du Sénat, l'institution a 15 jours pour élire un nouveau président. Un ou plusieurs candidats peuvent se présenter et l'élection se déroulera au scrutin secret ou à main levée en cas de candidature unique. En cas d'absence de majorité absolue, un deuxième tour est organisé et en cas d'égalité des voix, le candidat le plus âgé est déclaré élu. Question: est-ce qu'un nouveau président du Sénat, choisi parmi ses membres, sera accepté par le peuple? Quel nom fera consensus? Difficile d'y croire à voir la feuille de route exigée par le peuple qui parle de changement radical sans aucun visage apparenté au «système à dégager». Quelle autre solution reste-t-il alors? Il reste la deuxième voie. Elle est simple et beaucoup plus directe. Il s'agit pour le vice-ministre de la Défense de prendre ses responsabilités, comme il l'a fait le 2 avril dernier, et de déclarer que dans le respect des articles 7 et 8 de la Constitution, un président (ou un présidium) de consensus sera choisi pour mener la période de transition. Ce dernier aura à sa charge de nommer un gouvernement de compétences, de réviser la loi électorale, d'installer une commission indépendante pour chapeauter l'ensemble des opérations liées à l'élection présidentielle qui permettra au peuple d'élire son président en toute démocratie. Cette solution pourrait contenter le peuple, sortir l'Algérie de l'impasse et lui éviter une longue période de turbulences et de vide.