Distribué en Algérie par Kino Max, ce dessin animé sera projeté vendredi matin dans le cadre du Festival du film français d'Alger... Cela commence comme un conte: le grand-père assis, trônant dans sa grotte bleue: «L'histoire de Kirikou et la sorcière était trop courte. On n'a pas eu le temps de rapporter tout ce que l'enfant avait accompli. Et il a vraiment accompli de belles et bonnes actions, qu'il ne faudrait pas oublier. Alors, je vous les raconte». Et débutent les nouvelles aventures du petit mais vaillant et intelligent Kirikou qui trouve solution à tous les problèmes. Il n'hésite pas à risquer sa vie pour les autres, à braver les tempêtes, sorcière et armée... Kirikou, tout petit dans son corps nu mais les yeux pétillants de malice et le sauveur du village. Inventif, il devient jardinier pour sauver la plantation, détective, aux trousses du coupable, potier pour se prémunir de la famine qui guette le village, il s'improvise marchand, voyageur sur le dos d'une girafe et médecin pour guérir les femmes empoisonnées en proie à la mort... Tout petit mais costaud, Kirikou est le héros par excellence qu'on loue et qu'on chante dans le film. Destiné aux enfants, mais aussi à tous les amateurs de cinéma, Kirikou et les bêtes sauvages fait suite à Kirikou et la sorcière, sorti en France en 1998 sur 56 copies et sans plan d'affichage, dans un environnement concurrentiel risqué, face à deux films d'animation blockbusters: Mulan C (Disney) et Le Prince d'Egypte (Dream works). Réalisé avec des moyens restreints, ce dessin animé, inspiré de l'enfance africaine de son auteur, Michel Ocelot, rencontre un succès immédiat et inattendu. Le public et la critique s'en emparent, faisant de ce film l'emblème d'une alternative aux grosses productions commerciales. Le film a été vendu dans plus de 50 pays. «Je n'avais pas l'intention de faire un deuxième Kirikou. Mais l'enfant Kirikou ne m'a pas demandé mon avis, il s'est imposé, et je ne faisais pas le poids. C'est une étrange expérience d'une part, d'être dépassé par son invention, d'autre part, de revenir en arrière et recommencer aussi vrai que la première fois, un fantasme qu'on ne peut atteindre dans la vraie vie... Ce n'est pas une suite à l'histoire de Kirikou et la sorcière, où le héros est devenu un homme. Le Kirikou qui est resté dans les mémoires (du public et de moi-même), est le petit enfant, nu, décidé, éveillé, astucieux et généreux (...) Je me suis attaché à montrer la vie au village, j'ai continué sur la lancée de beaux décors luxuriants en ajoutant un espace à l'échelle de l'Afrique et en baignant tout le film dans la musique», souligne le réalisateur qui s'est fait aider aussi par la réalisatrice, Bénédicte Galup «qui veillait au grain sur le terrain», dit-il. Kirikou et les bêtes sauvages a, en outre, bénéficié du travail de Manu Dibango sur le plan musical et les chansons, aussi bien anciennes que nouvelles de Youssou N'dour. Attachant le personnage de Kirikou, ce film veut donner l'exemple de ce que doit être un enfant, aimant, attentionné et chaleureux, un rien malicieux. Distribué en Algérie par Kino Max, le film sera projeté en avant-première au 1er Festival du film français d'Alger, le 16 décembre à 10h30, à la salle El Mougar. Il sera, par ailleurs, programmé pendant les vacances scolaires de décembre à raison de deux séances par jour (matinée et après-midi). Un film à conseiller principalement aux enfants. Après l'Interprète de Sydney Pollack et Coup de foudre à Bollywood de Gurinder Chadha, Kirikou et les bêtes sauvages est le 3e acquis par Kino Max. Le but, nous affirme-t-on, «est de créer un rendez-vous entre les enfants et le cinéma et d'éveiller leur curiosité et leur goût pour le 7e art».