Les combats se poursuivent toujours Le MAE Sabri Boukadoum a fait part à son homologue libyen Med Tahar Siyala «de la grande préoccupation de l'Algérie face aux dangers qui guettent la Libye et toute la région, du fait de la grave détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays frère», réitérant l'appel «à la retenue et à la voie du dialogue». Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a eu, mercredi soir, un entretien téléphonique avec son homologue libyen, Mohamed Tahar Siyala, au cours duquel le chef de la diplomatie algérienne a renouvelé «la solidarité pleine et entière de l'Algérie avec le peuple libyen frère», indiquait jeudi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Boukadoum a fait part à M.Siyala «de la grande préoccupation de l'Algérie face aux dangers qui guettent la Libye et toute la région, du fait de la grave détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays frère», réitérant l'appel à la retenue lancé par l'Algérie à toutes les parties libyennes, les exhortant à «favoriser la voie du dialogue et de la réconciliation». Il a également informé le ministre libyen des Affaires étrangères de l'initiative algérienne à convoquer, sans délais, la tripartite composée des pays voisins (Algérie, Tunisie et Egypte) et l'a «mis au courant de la quintessence des entretiens téléphoniques qu'il a eus à ce sujet, dans la même journée, avec ses homologues de Tunisie, M. Khemaies Jhinaoui, et d'Egypte, M. Sameh Chokri, ainsi qu'avec M. Ghassan Salame, Représentant spécial du SG de l'ONU pour la Libye». Pour sa part, M. Siyala a exprimé «sa haute appréciation des efforts de l'Algérie pour transcender la situation difficile que traverse son pays, réitérant la reconnaissance à l'Algérie pour ses positions solidaires et constantes aux côtés du peuple libyen», conclut le communiqué. Sorti d'une réunion en urgence du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé de nouveau un «cessez-le-feu» à Tripoli, où les combats ont fait 56 morts et 266 blessés en une semaine. Les troupes du maréchal Haftar tentent d'avancer vers la capitale notamment sur deux axes: par le sud et le sud-est, où des combats avaient déjà opposé mercredi les forces pro-GNA à celles de l'ANL. «Nos forces continuent à avancer sur tous les fronts et convergent vers le centre de la capitale», a martelé jeudi soir le porte-parole de l'ANL, Ahmad al-Mesmari dans une conférence de presse. Il a annoncé par ailleurs que des «mandats d'arrêt» ont été émis par le procureur général militaire de l'ANL contre Fayez al Sarraj et d'autres responsables civils et militaires du GNA, pour «trahison», «soutien aux groupes terroristes» et «complot avec des pays étrangers». L'ONU avait annoncé mardi en raison des combats le report sine die d'une conférence inter-libyenne qui devait aider le pays à sortir du chaos. Jeudi, des combats avaient lieu comme la veille au sud d'Ain Zara, où le GNA a organisé pour les journalistes une visite à la prison de cette banlieue de Tripoli où des personnes présentées comme des combattants pro-Haftar, dont des mineurs, sont placées en détention. Une agence de l'ONU était sur place et menait des entretiens avec les prisonniers. Le directeur de la prison, Ayad Enjem, a fait état de la détention de «75 combattants de l'ANL». Parmi eux, «plusieurs ont moins de 16 ans». Une dizaine de prisonniers ont été présentés aux journalistes jeudi. L'un d'eux a indiqué qu'il avait 16 ans et qu'il avait été recruté récemment à Sabratha (ouest). Plus de 00 autres sont détenus dans une prison à Zawiya, à 50 km à l'ouest de la capitale. Les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences. Quelque 4500 personnes ont déjà été déplacées par les combats, selon l'ONU. Selon le dernier bilan du ministère de la santé du GNA.