Biskra s'inquiète à propos de la santé du président Bouteflika. Devant les marchands de journaux, l'arrivée des quotidiens nationaux attendue à grand bruit, semble être l'ultime recours pour apaiser les esprits qui, paraît-il, sont échauffés par les rumeurs. «Les gens viennent de plus en plus nombreux pour chercher des nouvelles du président dans les quotidiens nationaux», fera savoir un buraliste qui s'est installé non loin des locaux de la wilaya. Notre interlocuteur s'affaire durant un laps de temps de quelques minutes pour servir deux étudiantes, bousculées par un programme très chargé, explique l'une d'elles. Interpellée par la curiosité, l'autre entre volontiers dans la discussion. «Sincèrement, je crois que notre président a besoin de paix pour son rétablissement». Elle fait allusion à la polémique qui a succédé à son séjour en France. Selon elle, les gens doivent couper court à cette polémique qui «s'aggrave avec les rumeurs qui circulent sans cesse». Il faut dire que l'inquiétude des citoyens se fait entendre, «alimentée par les bruits et l'absence de bulletins médicaux». Depuis la nuit dernière, il fait un froid de canard, ce qui impose aux gens de ne pas laisser tomber leur «qechabia», un habit traditionnel de la région. «Depuis l'annonce de l'hospitalisation du président, nous n'avons raté aucun journal télévisé», avance un cheikh préoccupé par l'absence du chef de l'Etat. En cette matinée hivernale et froide, les Biskris, qui se dirigent vers les buralistes, souhaitent débuter la journée par de bonnes nouvelles sur la convalescence du président. C'est le cas justement de Bachir, chauffeur de taxi, venu réclamer son journal. Généralement, les quotidiens n'arrivent qu'après huit heures du matin, disait le marchand de journaux. Ami Bachir garde en mémoire de bons souvenirs de la visite du président à Ouargla. Son métier de taximan lui a permis d'assister à l'événement, a-t-il dit. Sinon, il n'était pas au courant de la visite, ajoute Bachir qui raconte, sans hésitation, Ouargla en «costume de fête lors de la visite du président». A Biskra, ville de la datte, l'information manque terriblement à propos de la santé du président. Même si les esprits semblent tranquilles, il n'en demeure pas moins que son absence inquiète plus d'un. La perle des Zibans qui se prépare pour la fête de la datte, prévue pour le 27 du mois courant, ne semble pas être aux anges, puisque le chef de l'Etat n'a pas encore mis les pieds à Alger.