A l'avenir, un nouveau modèle de gestion de l'eau et des infrastructures hydrauliques prendra place pour venir à bout de «l'anarchie» constatée en la matière. C'est, en quelque sorte, l'autre grand « défi » pour le département des ressources en eau. Car, explique Abdelmalek sellal sur les ondes de la Radio Chaîne II, l'ancienne politique de gestion, qualifiée «d'anarchique», est à l'origine des pertes considérables, hydriques et commerciales, évaluées à près de 40%. Cette nouvelle méthode de gestion puise sa source dans la nouvelle loi sur l'eau qui, selon toute vraisemblance, est appelée à modifier de fond en comble la politique antérieurement appliquée par le ministère des Ressources en eau. Pour les grandes villes, l'on va vers une gestion déléguée de l'eau, une stratégie qui prendra comme exemple l'accord signé par le ministère et la société française Suez. «Ce n'est jamais une cession, ni une privatisation», précise Abdelmalek Sellal, excluant toute forme de «dénationalisation» des structures et infrastructures relevant de son département. Pour les autres grandes métropoles, à savoir Oran, Constantine et Annaba, les appels offres seront lancés incessamment. Cette nouvelle méthode, obligeant au recours à la gestion déléguée de l'eau au niveau des grandes villes «sera appliquée», car il est «indispensable» que cet objectif soit atteint pour juguler le problème de la «mauvaise gestion», a lancé, lundi soir, l'invité de la Chaîne II. En un mot, c'est la remise en ordre et, d'un autre langage, une mise en place d'une politique économique de l'eau, dira le ministre des Ressources en eau qui, dans son élan, souligne la gestion déléguée de l'eau de l'Algérois avec la société française Suez qui devra servir d'exemple pour les autres métropoles. Un autre modèle de gestion est annoncé pour les stations d'épuration, un projet relancé à grandes pompes par le ministère en charge. Après la réhabilitation de celle déjà en place, et la mise sur pied de plusieurs autres à travers le territoire national, ces stations bénéficieront d'une gestion autonome par l'Office national d'assainissement (ONA). D'autres structures autonomes se chargeront de la gestion des grands complexes hydrauliques, à savoir Taksebt, Koudiat Acerdoune, Beni Haroun et le Grand Mao de l'Ouest. Une fois mises sur pied, probablement d'ici à la fin de l'année 2006, ces structures prendront en charge la gestion de ces grands complexes hydrauliques, qui veut dire aussi la gestion de l'ensemble des transferts et autres infrastructures relevant de ces mêmes complexes, explique l'invité de l'émission «Face à la presse» de la Radio Chaîne II. En attendant la conception finale de ce projet, deux hypothèses se profilent à l'horizon, concernant cette nouvelle manière de gestion. Eventuellement, le ministère des Ressources en eau va opter soit pour le choix d'une gestion Epic, soit une SPA pour la première phase de ce projet. Interrogé sur le marché des eaux minérales, le ministre des Ressources en eau a annoncé sa prochaine réglementation. Une commission interministérielle devra définir, une fois les analyses achevées, la caractérologie de chaque eau, soit une eau minérale, soit une eau de table. Le ministre a laissé entendre dans le même ordre d'idées que 15 nouvelles autorisations ont été attribuées pour investir dans le marché des eaux minérales.