Près de 550 déclarations d'importation sont signalées chaque jour. Des centaines de milliards de dinars de fuite de capitaux sont enregistrées annuellement au niveau du port d'Alger. C'est ce qu'a déclaré, hier, le directeur régional des douanes d'Alger extérieur, M.Règue, dans son intervention lors d'une rencontre sur la relation douanes-banques dans la lutte contre la fraude fiscale. Il ajoutera que 2000 containers ont fait l'objet de fausses déclarations. Les révélations de M.Règue traduisent en fait le degré de la fraude qui se pratique au niveau des ports par certains importateurs, sachant que pour le seul port d'Alger près de 550 déclarations d'importation sont signalées chaque jour. Le directeur général des douanes, M.Bouderbala dira qu'il est primordial de mettre en place les instruments nécessaires pour le contrôle et la sécurité au niveau des ports. Parmi ces mesures, figure le renforcement des relations de communication entre tous les intervenants, entre autres, les douanes, les services des impôts, les banques et les services du registre du commerce. Le directeur des échanges de la Banque d'Algérie, M.Brahimi, relève pour sa part, le problème de l'incompréhension entre les banques et les services douaniers. Selon lui, en 2005 la Banque d'Algérie a enregistré 700.000 opérations de domiciliation. «Nous n'avons pas les moyens humains et matériels nécessaires pour tout contrôler», a-t-il souligné en précisant qu'il faut définir les responsabilités dans le domaine de la lutte contre l'évasion fiscale. Il rappellera que, depuis janvier 2002, les échanges d'informations sur les transactions commerciales entre la banque et le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) se font une fois par semaine. Plus de 66 milliards de dollars en termes d'échange d'informations ont été enregistrés entre 2001 et 2006, selon M.Brahimi. Le même constat a été fait par le président de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), M.Boukhalfa pour qui la priorité est de mettre en place les mesures adéquates d'authentification et de donner plus d'importance aux dossiers des importateurs réguliers. «Nous avons des contentieux réels causés par le problème d'authentification». Cependant, le directeur du Centre national du registre du commerce, M.Dib se réjouit de son côté de l'installation prochaine d'un nouveau système informatique, qui est le télématique permettant de faciliter la connexion avec les services douaniers. Ce dernier sera opérationnel fin juin 2007. Avançant quelques chiffres, il dira que son institution traite 5 millions de dossiers par an. Ils sont par ailleurs 22.000 importateurs parmi les 1.200.000 opérateurs inscrits. M.Bouderbala terminera en disant que le commerce extérieur représente 21 milliards de dollars d'importations par an, et qu'il faut instaurer une transparence dans les transactions commerciales afin de limiter l'évasion fiscale et lutter contre la contrefaçon. La lutte contre la fraude fiscale s'intensifie donc et la direction générale des impôts annonce que ses services ont récupéré plus de 22 milliards de dinars au cours du premier semestre 2005. Une grande partie de cette somme résulte d'infractions à l'importation. Sur les 5260 opérations de contrôle fiscal effectuées en matière d'importation 2730 infractions à la législation fiscale ont été relevées.