Une mise en garde explicite Les organisateurs de la contestation au Soudan ont réclamé hier la dissolution du Conseil militaire de transition, à la tête du pays depuis la destitution d'Omar el-Béchir, au 10e jour d'un sit-in rassemblant des milliers de manifestants. L'Union africaine (UA) a menacé hier de suspendre le Soudan de l'organisation panafricaine si l'armée, à la tête du pays depuis la destitution du président Omar el-Béchir, ne cède pas le pouvoir à une «autorité politique civile» d'ici une période de 15 jours. Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA «demande que l'armée soudanaise se retire et remette le pouvoir à une autorité politique civile (...) d'ici à 15 jours maximum», a indiqué le Conseil dans un communiqué. Le Conseil appelle l'autorité civile qui sera au pouvoir à mener «un processus inclusif et consultatif impliquant tous les acteurs et intervenants politiques soudanais» afin de trouver un accord sur les modalités de la transition menée par cette autorité civile. Dans le cas contraire, certains protocoles de l'UA seront mis en place, dont «la suspension de la participation du Soudan à toutes les activités de l'UA jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel», ajoute le communiqué. Les contestataires contre le nouveau pouvoir en place au Soudan ont réclamé hier la dissolution du Conseil militaire aux commandes du pays depuis jeudi et son remplacement par une instance civile. Le Conseil militaire qui veut diriger la période de transition après la destitution du président Omar el-Béchir trouve des difficultés à convaincre les Soudanais, qui réclament à ce que la période de transition soit gérée par un gouvernement civil en attendant l'organisation de l'élection présidentielle. Les organisateurs de la contestation au Soudan ont réclamé hier la dissolution du Conseil militaire de transition, à la tête du pays depuis la destitution d'Omar el-Béchir, au 10e jour d'un sit-in rassemblant des milliers de manifestants. L'Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation qui secoue le pays depuis le 19 décembre, a par ailleurs dénoncé une tentative de dispersion du sit-in, qui se tient depuis le 6 avril devant le quartier général de l'armée dans la capitale Khartoum. La destitution jeudi par l'armée du président Omar el-Béchir, après 30 ans à la tête du pays, et les promesses du Conseil militaire qui a pris le pouvoir n'ont pas dissuadé les manifestants de partir. Nommé vendredi à la tête du Conseil militaire et pressé par la rue, le général Abdel Fattah al-Buhrane avait promis d'instaurer un «gouvernement entièrement civil», sans toutefois donner de calendrier. «Nous voulons la dissolution du Conseil militaire et son remplacement par un conseil civil qui comprenne des représentants de l'armée», a déclaré lundi à la presse Mohamed Naji, un responsable de la SPA. Cette association a aussi réclamé le renvoi du chef du pouvoir judiciaire Abdelmajid Idris et du procureur général Omer Ahmed Mohamed. Après des images ces derniers jours de chefs militaires saluant les manifestants, les relations entre l'armée et les contestataires -qui avaient appelé les militaires à se ranger auprès d'eux pour faire partir Béchir- semblent s'être tendues. La SPA a appelé lundi les manifestants à se rassembler dans le secteur du sit-in «pour protéger» la «révolution». Dimanche, le Conseil militaire a rencontré différents partis politiques et les a appelés à se mettre «d'accord sur une personnalité indépendante qui deviendrait Premier ministre et sur un gouvernement civil». Beaucoup de manifestants arrêtés avant la chute de M. Béchir ont été libérés sur ordre du nouvel homme fort du Soudan qui s'était par ailleurs engagé à traduire en justice les personnes impliquées dans la mort de protestataires. Lundi soir, le général Jalaluddin Sheikh, membre du Conseil militaire, a indiqué que «la décision d'extrader ou non Béchir vers la CPI sera prise par un gouvernement populaire élu et non par le Conseil militaire».