Chez plus d'un manifestant, la désignation, par Bensalah, de Fenniche est le «colmatage d'une brèche» et «non pas un changement». «Smart Révolution ou encore la révolution intelligente.» Le mouvement populaire s'inscrit -il dans la durée malgré le départ, se poursuivant, des B l'un après l'autre? Rien n'indique le contraire, vu l'imposante marche populaire qui a marqué, hier, les principales artères de la ville d'Oran. Pour les Oranais, les démissions prononcées sont encore loin de les satisfaire, étant donné qu'aucune mesure n'est encore prononcée sur ce qu'ils qualifient de «déblaiement des restes du système et ses tenants», d'où leur marche pacifique qu'ils ont observée encore une fois, hier. L'imposante foule a commencé à grossir dans le milieu de la journée, avant de commencer à battre le pavé en sillonnant les célèbres rues baptisées aux noms des résistants de la révolution de tous les temps, le boulevard Emir Abdelkader, la rue Larbi Ben M'hidi et la place du colonel Lotfi. Dans leur procession, les protestataires ont scandé tous les slogans hostiles au pouvoir, tout en démontrant qu'ils poursuivront leur mouvement jusqu'à ce qu'ils qualifient de «Grand ménage sans laisser leurs traces». Etudiants et professeurs, lycéens, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, employés et chômeurs, avocats et journalistes, médecins, infirmiers, pratiquement toutes les corporations, ont été présentes au rendez-vous tout en prenant part, perceptibles, de visu, à cette rencontre hebdomadaire dans laquelle les marcheurs traitent les tenants du pouvoir de tous les noms d'oiseaux, à commencer par «voleurs, vous avez pillé le pays», ou, «Irhalou dégagez, dégagez», etc. Et ce n'est pas tout. Ils ont également été très acerbes vis-à-vis de Fenniche Kamel, fraîchement installé à la tète du Conseil constitutionnel. Chez plus d'un manifestant, une telle désignation, par Bensalah, est le «colmatage d'une brèche» et «non pas un changement revendiqué par le peuple». «Moussa El Hadj et El Hadj Moussa. Ils sont tous pareils», scandaient des protestataires estimant que Abdelkader Bensalah n'est aucunement «habilité à se substituer à la rue pour décider à sa place». D'ailleurs, ils le mettent dans le même panier d'oeufs en revendiquant son départ lui aussi. Tout comme, ils mettent l'accent sur son «départ immédiat et inconditionnel». La même marche a été marquée par l'innovation des jeunes qui se sont ingéniés dans leurs trouvailles en plaidant le départ des tenants du système.