«Aâliha nahya, Aâliha namout» Le parti dissous qui était incarné par son président, Abassi Madani en l'occurrence, a fait prévaloir la démarche qui renvoie à un discours qui était caractérisé par l'intolérance, la misogynie et le rejet de la démocratie comme système de fonctionnement et règles de jeu. Cette attitude totalitariste a précipité le pays dans un cycle infernal de la violence et du terrorisme le plus barbare. Le numéro un du parti dissous l'ex-FIS, Abassi Madani, n'est plus. Ce personnage islamiste nous renvoie à une époque, voire un contexte politique qui rappelle la tragédie et toute une décennie qui a réduit le pays à feu et à sang. L'émergence de ce personnage coïncide avec l'ouverture boiteuse, voire une sorte de piège qui a permis à un mouvement islamiste d'être incorporé dans un jeu démocratique auquel il ne croyait même pas. Pire que ça, ce jeu était vu comme une espèce de pratique mécréante «Kofr». la création de l'ex-FIS par une cohorte d'islamistes connus par leur radicalisme et approche théocratique dans le but d'asseoir une conception anachronique d'un Etat dit «islamique» qui n'est autre qu'une théocratie où le totalitarisme est le maître-mot et la chari'a comme fondement et la quintessence. Le numéro un de la nébuleuse islamiste avait compris que cet objectif ne pouvait se réaliser sans que son parti use des moyens et des pratiques en vigueur en matière d'existence politique avec une reconnaissance légale en profitant des failles qui caractérisaient la Constitution de 1989 qui était l'émanation d'une situation charnière de l'époque, à savoir le soulèvement populaire du 5 octobre et l'ouverture qui a suivi. Abassi Madani était l'homme qui savait manier les rudiments de la politique, contrairement aux autres membres qui constituaient la nébuleuse du l'ex-FIS. Il a fait ses classes au parti unique, le FLN, il a été même candidat aux élections locales qui se sont déroulées en 1974 sous la bannière du FLN. Il était aussi un membre d'un mouvement qui a été créé par Malek Bennabi en 1963, ce mouvement s'intitulé «Al Qiyam», le mouvement des valeurs. D'ailleurs, c'est dans ce mouvement que Abassi Madani avait commencé avec son ami Mohamed Khider à s'intéresser aux conceptions développées par Bennabi, entre autres l'approche religieuse et la notion qui a trait à l'Etat islamique. C'est à l'université que Abassi Madani a commencé d'exprimer sa vision islamiste en imposant avec ses acolytes de l'époque la mise en place des «moussala» au sein des universités et la revendication du port du hijab pour les étudiantes. C'est à cette époque que le flux de ce qui a été appelé à tort la «sahwa islamiya» commençait à paver son chemin dans la société grâce au mouvement Al Qiyam qui s'est transformé en une ligue de la prédication islamique «rabitat daawa el islamiya» qui était chapeautée par Ahmed Sahnoun dont tous les courants de la mouvance islamiste se reconnaissaient en elle. L'ouverture des années 90 a fait sortir ce mouvement en plein jour, c'est là où les divergences commençaient à s'exprimer d'une manière saillante. Les Algériens apprenaient progressivement quelques notions propres à ces mouvements théocratiques comme la notion du «salafisme» cher aux éléments radicaux de l'ex-FIS et la «chouracratie» incarnée par Nahnah et ses disciples. Dès l'entame du processus démocratique et électoral en 1990, les choses commençaient à prendre la nuance. La variante salafiste et radicale de l'ex-FIS commençait à se démarquer par son discours hostile au pluralisme, la démocratie et autres valeurs que l'ex-FIS considérait comme des notions importées de l'Occident impie. Le parti dissous qui était incarné par son président, Abassi Madani en l'occurrence, a fait prévaloir la démarche qui renvoie à un discours qui était caractérisé par l'intolérance et la misogynie et le rejet de la démocratie comme système de fonctionnement et règles de jeu. Cette attitude totalitariste a précipité le pays dans un cycle infernal de la violence et du terrorisme le plus barbare. Cette situation qui était marquée par la violence et le terrorisme extrême n'a jamais trouvé chez le président de l'ex-FIS une occasion pour condamner et dénoncer les actes terroristes et les scènes de violence à grande échelle. Il faut se rappeler que la machine infernale du terrorisme islamiste avait commencé avec l'attaque de la caserne de Guemar à Oued-Souf où 19 soldats de l'Armée nationale ont été assassinés. C'est dire que l'action armée et la violence terroriste avait commencé bel et bien avant l'interruption du processus électoral en 1992. 200 000 morts est le chiffre macabre d'une expérience politique qui a permis à un parti religieux et illégal du point de vue constitutionnel d'exister et de semer l'horreur et la terreur.