Le parti du FLN n'a pas encore achevé la restructuration programmée suivant les orientations du huitième congrès. Le secrétariat de l'instance exécutive du Front de libération nationale (FLN) se réunit aujourd'hui pour étudier les dossiers de renouvellement des structures de la base et fixer éventuellement la date des élections dans les kasmas et mouhafadas. Selon le porte-parole du parti, cette réunion au sommet ne planchera que sur les dossiers déjà finalisés, c'est-à-dire des endroits où l'opération d'adhésion des nouveaux militants et de renouvellement des cartes des anciens est terminée. Dans quelles proportions? C'est ce qui sortira du travail d'évaluation du secrétariat national. Rappelons que le dernier congrès avait mis en chantier les travaux de restructuration du parti en vue de l'adapter aux nouvelles donnes politiques, mais la guéguerre qui avait précédé les élections présidentielles d'avril 2004 avait divisé le parti en deux camps et rendu la réconciliation difficile. L'apparition de l'aile des «redresseurs» a remis en cause la légitimité des assises du congrès et débouché sur un congrès transitoire puis un huitième congrès bis de réconciliation. Il a regroupé les deux ailes, élu les instances nationales dont le poste de secrétaire général qui est revenu à Belkhadem et la création du poste de président. Mais Bouteflika s'est contenté du poste « honorifique », même si les prérogatives attribuées au président du parti ne peuvent être déléguées au secrétaire général. Dès lors, le parti est entré dans une phase de restructuration qui a assez duré. Elle devait se terminer en septembre. Elle a été reportée en fin d'année puis reportée encore une fois à une date ultérieure. La direction du parti a délégué des encadreurs qui ont installé des commissions provisoires au niveau des kasmas et des mouhafadas. Ces commissions ont ouvert des listes d'adhésion aux nouveaux militants et aux anciens afin de donner un nouveau souffle au parti. Cette opération est arrivée à son terme dans la majorité des cas, même si parfois les disputes entre les deux ailes se déchaînent pour des petits détails. Mais l'essentiel reste à faire. Car tant que les instances ne sont pas élues, le parti ne peut aspirer à entrer dans une compétition électorale quelconque ni à s'émanciper totalement en revenant à son activité partisane naturelle. Pour l'instant, il fonctionne en verticale et ses activités se limitent aux communiqués de la direction qui se réunit périodiquement. La récente installation des commissions spéciales obéit aux instructions du congrès. Toutefois, l'ensemble du travail accompli depuis janvier dernier reste en dessous de ce qui était espéré. Les élections revêtent un caractère particulier puisqu'elles donnent une légitimité à la base. Elles permettent au parti de revenir à sa fonction initiale qui est celle d'élargir son audience dans les milieux populaires par la sensibilisation. Les échéances électorales approchent et le FLN se doit d'être prêt le moment venu pour mieux les appréhender. Il ne peut prétendre à jouer les premiers rôles en entrant dans la compétition en rangs dispersés.