Les deux B encore en poste sont dépeints comme source du mal qui ronge l'exercice politique et dont le départ est inconditionnel. Aucun répit n'est perceptible chez les étudiants après plus de deux mois de marches. Soutenus, comme à l'accoutumée par leurs professeurs, ils ne lâchent pas du lest malgré le dernier discours de Bensalah. Ils signent et persistent en campant sur leur position en occupant, tout comme chaque mardi, le devant de la scène politique complètement remontée contre le pouvoir en démontrant leur esprit enflé à bloc de colère face à ce qu'ils qualifient de «pouvoir fuyant la réalité pour vivre dans la brouillerie en mettant en scène des séquences dignes des films n'ayant rien de commun avec la réalité revendiquée par la population avide de liberté et du pouvoir décisionnel, le changement». Autrement dit, rien n'a changé chez ces étudiants impatients de voir ce Bensalah emboîter le pas à Belaiz et Bouteflika. En réinvestissant la rue, ils ont tancé le restant des B en les appelant à ne pas baragouiner la scène politique en la quittant sans sourciller. Ils se sont mis en branle en pleine cohérence en affluant de l'est et de l'ouest d'Oran, de l'Usto, de la faculté de la communication et de l'information de l'Igmo, de l'Ecole polytechnique Maurice Audin pour fredonner, comme dans une grande chorale, le verbe «Dégager».Véhéments ont-ils été à l'égard des tenants du pouvoir tout en illustrant leur maturité et le niveau de leur politisation en marchant pacifiquement dans un climat émaillé de rigueur et de discipline tout en chargeant le duo Bensalah et Bedoui. Pour les manifestants, ces deux personnages, dépeints comme source du mal qui ronge l'exercice politique national, doivent partir dans le cadre d'un changement total décidé par le peuple et non pas, selon leurs slogans, par des chancelleries étrangères. «Ni Paris ni Washington, c'est à nous d'élire notre président», ont été scandés. «Nous marcherons jusqu'à avoir gain de cause, la victoire finale», dira un étudiant ayant pris à la marche le long de la cité Djamel, puis les Castors, avant de s'enfoncer dans le quartier de Saint-Eugène. Leurs pancartes contenaient des slogans hostiles au duo Bensalah-Bedoui. «Ni Bensalah ni Bedoui ni Etat des intérêts», (non au clan des affairistes, ndlr), «l'université est ulcérée par Bensalah et Bedoui rejetés», «le système marque erreur», «Nous voulons un gouvernement, pas une mafia».