C'est le deuxième vendredi du Ramadhan à Annaba, où les jeûneurs ont répondu oui à leur rendez-vous hebdomadaire de la contestation citoyenne. Ce deuxième vendredi du mouvement populaire à Annaba semble prendre une dimension autre que la revendication. Les Annabis ont décidé de porter leur mouvement dans le temps et dans l'espace. Ils ont décidé de rompre le jeûne sur la place emblématique du 1er-Novembre. Une façon de lancer à ceux qui s'obstinent à vouloir résister à la volonté populaire, que rien n'arrêtera le mouvement populaire, sauf le départ de tous les symboles du système. Une fois de plus et sous un soleil de plomb, les Annabis ont bravé la chaleur d'un mois de mai et le jeûne, pour signifier leur détermination à maintenir le cap de leurs revendications, jusqu'à leur satisfaction. Le décadisme avait une connotation hostile dédiée à Bensalah, Bedoui, Bouchareb. Même Le FLN et le RND ont été contestés par la rue, qui voient en eux des symboles du pouvoir de Bouteflika et toute la bande qui a paupérisé le peuple. Pour ce 13e vendredi consécutif et en plein mois de Ramadhan, les Annabis ont passé avec brio cet autre test, pour réaffirmer leur attachement à leur revendication principale et consensuelle qui est le départ total du système à l'origine de la crise politique que vit l'Algérie depuis le 22 février. à cette revendication est venue se greffer le rejet de l'élection présidentielle du 4 juillet, que le pouvoir s'entête à organiser contre la volonté populaire. Comme tous les vendredis écoulés, la foule grossissait au fil des heures avec l'arrivée progressive des manifestants, qui brandissaient tous types de pancartes et banderoles sur lesquelles ont pouvait lire les revendications initiales, «Bensalah dégage», «Bedoui dégage» «FLN et RND dégage». Mais pour ce vendredi, le cap des revendications semble s'orienter vers l'institution militaire. Entre les uns et les autres, il y a ceux dont la confiance et la maturité des Annabis, est au-dessus de toutes les tentatives. Il faut dire que depuis le premier vendredi, beaucoup de revendications ont été satisfaites, mais le mouvement populaire n'a montré aucun signe d'affaiblissement, même à son 13e vendredi, où la foule grossissait avec l'arrivée des manifestants en dépit de la chaleur torride, on pouvait entendre sous les couleurs des emblèmes nationaux «Labled bladna we ndirou rayna». Si à Annaba la détermination est la même, les objectifs ne le sont plus. Ils portent désormais sur le départ de tous les résidus du pouvoir, et le report de l'élection présidentielle du 4 juillet, devenu également une revendication majeure.