La solution au problème est à chercher ailleurs que dans des accusations qui ne débouchent sur rien de bien sérieux. Le problème de l'interconnexion entre les opérateurs de téléphonie en Algérie a tendance à s'éterniser à voir les déclarations contradictoires des intervenants sur le marché national des télécoms. Confrontés à ce problème, les usagers de téléphones portables subissent cette situation dans une sorte d'indifférence des pouvoirs publics qui donnent l'impression de manquer de volonté pour trouver une issue à l'encombrement, de plus en plus régulier, du réseau, consécutif à la mauvaise qualité de l'interconnexion entre les opérateurs Djezzy et Algérie Télécom. En effet, il devient très difficile à un abonné Djezzy de toucher un autre de Mobilis. Cet état de fait, qui dure depuis des mois, a été quelque peu aggravé par la décision d'AT d'interdire aux gérants de kiosques multiservice de vendre les cartes de recharge de téléphone portables autres que Mobilis, filiale d'AT. Une décision qui n'est pas pour plaire aux commerçants qui voient leurs chiffres d'affaires «fondre comme neige au soleil», pour reprendre l'un des gérants de KMS d'Alger. En effet, l'arrivée de l'opérateur égyptien de téléphonie mobile a dopé l'activité de ces commerces qui ont connu un essor intéressant, d'autant que ces dernières années le nombre d'abonnés du réseau Djezzy a connu une croissance quasi exponentielle. Cette situation préjudiciable pour des milliers de KMS ne pouvait rester sans réaction. Celle-ci est venue de Béjaïa où des gérants de kiosques multiservice ont enclenché une action de protestation et ont demandé à être reçus par l'Actel de Béjaïa, organisme dépendant d'Algérie Télécom qui gère le réseau fixe de AT. Parmi les réclamations des protestataires, la mauvaise qualité de l'interconnexion figurait en bonne place. En réponse aux questions des gérants de KMS, les responsables d'Actel ont jeté la balle à Djezzy, affirmant que le réseau de ce dernier n'avait pas la capacité requise pour absorber le nombre d'abonnés qu'il revendique. Le problème que posent les KMS de Béjaïa est vécu par tous leurs collègues du pays. La réponse d'Actel est invariablement la même. Cependant, à en croire des experts en télécommunication, les explications d'AT ne tiennent pas la route. Ils affirment à ce propos qu'il n'est pas raisonnable qu'un réseau de quelque 8 millions d'abonnés puisse être à l'origine d'un problème d'interconnexion avec un autre réseau qui en contient beaucoup moins. L'équation est en fait très simple, assurent-ils. Si de Djezzy à Djezzy le problème de connexion ne se pose pas, c'est que la capacité de son réseau est optimale. Selon ces mêmes experts, le défaut ne peut émaner de cet opérateur, d'autant, disent-ils que AT n'a pas formulé une demande d'extension du réseau d'Orascom Télécom Algérie depuis 4 ans. Cela confirme donc la bonne tenue du réseau Djezzy. Il est par conséquent clair, à en croire les mêmes sources, que la solution au problème de l'interconnexion est à chercher ailleurs que dans des accusations qui ne débouchent sur rien de bien sérieux. Une situation qui a tendance à pénaliser les usagers de téléphones mobiles en Algérie et partant, fait faire au secteur des télécoms plusieurs pas en arrière après une avancée significative, saluée d'ailleurs par toutes les institutions économiques internationales.