S'attendant à d'éventuels affrontements, les forces de l'ordre ont déployé hier un important dispositif sécuritaire, après l'émeute ayant éclaté, lundi à la cité Daksi. Comme il fallait s'y attendre, c'est suite au démantèlement du marché informel implanté dans cette cité que plus de 400 commerçants ont décidé de se faire entendre. Ces derniers, contre vents et marées, ont usé de tous les moyens pour manifester leur refus quant à la décision prise par les autorités locales. Une mesure qui les empêche de faire de bonnes affaires à la veille de l'Aïd El Adha. Pas moins de 15 éléments des forces de l'ordre ont été blessés au cours des échauffourées, dont deux sont dans un état critique, ont indiqué des sources dignes de foi. Parmi les émeutiers, une cinquantaine ont été interpellés et conduits au poste de police. Malgré le calme précaire, dit-on, la tension est toujours à son comble. Selon certains témoignages, des revendeurs informels demeurent virulents et ne comptent pas s'arrêter là. Cela ne semble aucunement intimider le chef de l'exécutif, décidé à aller jusqu'au bout de ses projets. La détermination à l'exécution de son programme, le wali installé depuis un peu plus de trois mois l'a exprimée comme suit: «Il s'agit d'un véritable faux problème. Notre décision a été mûrement réfléchie après une visite des lieux ayant dévoilé le niveau de vie des citoyens, du fait de l'anarchie qui y règne depuis des années». En haussant le ton, le premier responsable de la wilaya ajoute: «Le train est parti et rien ne l'arrêtera quelles que soient les entraves... Aucune décision ne sera prise au détriment de la population. D'ailleurs, a-t-il enchaîné, des solutions de rechange ont été proposées aux commerçants informels, pour les régulariser». Pour le wali, le contexte du commerce informel représente 40% du chiffre d'affaires, et donc les fermetures des marchés informels s'inscrivent dans la lutte contre l'évasion fiscale et parafiscale. Le wali a, dans sa mise au point, averti «sévèrement» les acteurs qui véhiculent les troubles et sèment la confusion. Comme nous l'avons annoncé dans notre édition d'hier, le problème du marché informel de Daksi ne date pas d'aujourd'hui, mais il s'est transformé en une «plaie» que les responsables ont de tout temps refusé d'éradiquer. Comme cela a été toujours le cas. Il faut le dire, en effet, que cette «administration» qui s'illustre à travers ses faiblesses jusqu'à présent a été la «première» à avoir semé les grains de l'indiscipline. Là on compte plusieurs raisons à commencer par les vulgaires et méprisables rapines auxquelles s'adonnent des élus, malgré qu'ils aient été publiquement dénoncés. Cependant, ils jouissent toujours d'une «étrange impunité». A cela, on ajoute cette «gestion» qui adopte une politique du style de «la fuite en avant». Une politique qui dénote une «incompétence déterminée», et une gestion en net retrait. Les citoyens font face à des élus, motivés plutôt, par des discours polémistes sans plus. Le résultat, les Constantinois l'ont vécu lundi en se posant la question : comment une commune comme Constantine, dans son immensité et sa complexité, peut être confiée à des gestionnaires qui ont fait preuve d'incompétence? Ceux-là qui ont toujours travaillé dans l'intérêt individuel. Les conséquences sont dans ce cas prévisibles. Pour revenir aux émeutes provoquées par les commerçants informels, il y a lieu de rappeler que ces derniers, qui occupaient des baraques de fortune au niveau du marché Daksi, devraient évacuer les lieux, pour la construction de 748 locaux commerciaux à leur profit. Un projet déjà inscrit depuis 1998, sachant que le terrain avait été occupé depuis 1992. Le projet tardait à voir le jour, en raison d'un problème de transfert de la propriété d'assiette, entre les services de l'APC et les Domaines. Une fois le litige résolu, les autorités ont décidé de lancer les travaux dès hier. Les commerçants informels n'ont pas respecté l'ultimatum fixé, en refusant d'évacuer les lieux. Ils reprochent aux services de l'APC et à l'association qui les représente des dépassements et des malversations dans la liste des commerçants devant bénéficier du projet. En effet, les commerçants à l'origine de l'émeute qui sont plus de 400 réclamaient le même privilège. Ceux-là semblent être venus d'autres communes, après la clôture de la liste préétablie. Aux dernières informations, on croit savoir que des pourparlers engagés ont abouti à un compromis, celui de la révision de la liste des 748, sur la base d'une enquête et la prise en charge des doléances des revendeurs qui vont se retrouver sans ressources.