La nécessité d'aller vers le dialogue est soulignée par plusieurs acteurs politiques. La levée de l'hypothèque de l'élection du 4 juillet est une décision très attendue pour passer aux choses sérieuses. La balle est dans le camp des décideurs. Ils devaient trancher le cas de l'annulation du scrutin du 4 juillet et de la mise sur pied de la période de transition. Si le report de l'élection présidentielle est quasiment acquis, en revanche la feuille de route du pouvoir n'est pas encore déclinée. Ce sera soit le plan «B», imposé sans passer par le dialogue ou bien accéder à la revendication majeure du mouvement populaire: ouvrir une période de transition démocratique. Outre la réaffirmation du rejet de la présidentielle du 4 juillet, les manifestants ont demandé en ce treizième vendredi l'amorce d'une véritable transition démocratique. Dans le sillage de la mise sur pied de ladite transition, un nouveau dispositif électoral et une nouvelle Constitution devront être élaborés. Il est impératif que le pouvoir réel affiche sa volonté d'ouvrir des négociations avec les représentants du mouvement et les acteurs politiques de l'opposition dans le but de rechercher un compromis. La seule condition pour résoudre définitivement la crise est que la solution politique soit conforme à l'esprit du mouvement populaire et non pas à la Constitution, tripatouillée à maintes reprises et conçue comme un costume sur mesure pour le chef d' Etat déchu, Abdelaziz Bouteflika. La nécessité d'aller vers le dialogue est soulignée par plusieurs acteurs politiques. D'autant plus que, estime l'ancien président du RCD, «à quelques détails près». Il s'agit de la «présidence collégiale, directoire de la conférence de transition, commission indépendante d'organisation des élections, assemblée chargée d'élaborer la Constitution précédée de la prescription des préalables démocratiques». Toutefois, Benbitour, estime que le Hirak «se doit de désigner ses représentants capables d'élaborer une feuille de route pour négocier avec les parties dirigeantes». Dans ce contexte, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, Maître Ali Yahia Abdenour et l'ancien ministre de la Défense nationale, le général Rachid Benyellès, appellent, dans un communiqué, le commandement militaire à ouvrir un dialogue franc et honnête avec les représentants du Hirak, les partis politiques et les forces sociales qui soutiennent le mouvement en mesure de répondre aux aspirations populaires légitimes qui s'expriment quotidiennement depuis trois mois. De son côté, la Confédération des syndicats autonomes (CSA) a annoncé la tenue, ce samedi 18 mai, d'une rencontre de concertation autour d'une proposition de sortie de crise élaborée par la confédération. Selon le coordinateur du CSA, l'objectif recherché est d'«ouvrir un dialogue sincère autour de la crise et d'essayer de trouver un consensus». En tout état de cause, toute nouvelle manoeuvre sera interprétée comme une tentative de contourner les revendications et les objectifs du mouvement.