L'ex-ministre des affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi dévoilera, aujourd'hui samedi, sa proposition, susceptible de permettre à l'Algérie de sortir de la crise débutée le 22 février, à travers, a-t-on appris de son entourage, une lettre au peuple algérien. « Des émissaires du pouvoir ont pris attache avec M Taleb Ibrahimi et lui ont proposé la gestion d'une période de transition en qualité de personnalité consensuelle», a-t-on indiqué de même source. A travers son message à la nation, confie-t-on, Ahmed Taleb Ibrahimi, dont le nom a été scandé dans plusieurs wilayas du pays lors des deux dernières marches populaires, avec Benbitour et Zeroual, dévoilera une série de propositions. Dont les plus importantes, croit-on savoir, portera sur le report de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain et, l'ouverture d'une période de transition qui sera dirigée par une personnalité, insiste-t-on, acceptée par le peuple. Une initiative, observe-t-on, devant ainsi combiner les deux dimensions politiques et constitutionnelles pour la sortie de crise. La veille, soit mercredi, d'autres personnalités politiques nationales se sont exprimées sur cette crise, suggérant chacun, sa propre feuille de route susceptible de dépasser cette situation. Des propositions de sortie de crise avec un préalable, le rejet de la prochaine présidentielle prévue le 4 juillet. Le Front des forces socialistes (FFS), a, par la voix du membre de l'instance présidentielle, Ali Laskri, a mis en avant, mercredi à Alger, la nécessité d'un dialogue « public, transparent et idoine » pour construire un pacte politique fondateur qui prendra en charge tous les aspects de la crise. « Ce dialogue sera à même de jeter les bases de la construction d'une vraie alternative démocratique, prélude de l'avènement de la llème République », a-t-il dit. Intervenant au Forum du journal Liberté, Ali Laskri a estimé que seul le recours au peuple peut fonder la légitimité démocratique et édifier un Etat de droit. « Le FFS était allergique et réfractaire aux faux dialogues et aux faux semblants qui ne font qu'aggraver la situation et la rendent inextricable», a-t-il indiqué. L'Algérie, a poursuivi le membre de l'IP du plus vieux parti de l'opposition, est plus que jamais en danger. Parler aujourd'hui uniquement d'impasse politique semble malheureusement très réducteur et inconséquent. « Osons dire la vérité aux Algériennes et aux Algériens. Notre chère patrie est hélas, exposée à tous les périls. Menace sur sa souveraineté territoriale et économique, menace sur sa cohésion sociale et identitaire et menace sur son devenir politique et sur sa pérennité en tant qu'Etat-nation qui a recouvré son indépendance depuis maintenant 57 ans », a-t-il observé. Le grand débat national qui s'est emparé de notre pays, a indiqué le président de Talaie El Huryet, Ali Benflis, a fait émerger de nombreuses options de sortie de crise. « Il s'agit de retenir la voie la plus courte, la plus sûre et la moins coûteuse pour le pays », a-t-il estimé dans une contribution. De son côté, le fondateur et ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, RCD, Said Sadi a estimé que la question n'est pas de savoir si l'échéance électorale du 4 juillet va échouer mais de prévenir les coûts de son échec, insistant sur la nécessité d'aller vers le dialogue sous une forme ou une autre. « «A quelques détails près, les organes et mécanismes dédiés à la transition font largement consensus. Il s'agit de la présidence collégiale, directoire de la conférence de transition, commission indépendante d'organisation des élections, assemblée chargée d'élaborer la constitution précédée de la prescription des préalables démocratiques », écrit-t-il dans une contribution sur sa page facebook. Pour sa part, Ahmed Benbitour considère que le maintien du scrutin mènerait l'Algérie vers la catastrophe. « Si on reste dans la perspective d'élection le 4 juillet, c'est fatalement une désignation et non pas des élections », a-t-il dit. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, l'ancien chef de gouvernement, a estimé que le mouvement populaire, le Hirak, se doit de passer, à une nouvelle phase à travers la désignation de représentants officiels capables d'élaborer une feuille de route pour négocier avec les parties dirigeantes en vue de réaliser la principale revendication de la rue algérienne, le changement de tout le système.