Intransigeance. Pas de sortie de l'ordre constitutionnel. C'est la position irréversible de l'institution militaire. A ceux qui prônent la solution politique et un dialogue direct avec l'ANP, celle-ci dit non. Pour bien comprendre ces deux positions diamétralement opposées, un peu de pédagogie ne sera pas de trop. Entre une route avec sa signalisation, son Code de la route et ses directions affichées et une piste sauvage sans indications et sans gendarmes puisque sans Code de la route, que choisir? Dans le premier cas et même si les signalisations sont imparfaites et un Code de la route, incomplet, les gendarmes sont tout de même présents pour rappeler les textes que doivent respecter les automobilistes. Par contre, dans une voie sans issue, sans réglementation en vigueur, sans priorité de passage, sans limitation de vitesse, c'est l'anarchie assurée et des télescopages garantis. Le choix est vite fait pour les personnes sensées. Pourquoi aller dans une voie sans issue quand la possibilité d'emprunter une voie balisée existe? Ceci dit, il ne faut pas croire que tout ceci est ignoré par ces politiques qui poussent à sortir de l'ordre constitutionnel. Et comme le dit le général Gaïd Salah, ceux-là «utilisent les manifestations populaires (qui deviennent une monture facile pour eux) comme un portail pour scander leurs slogans et brandir leurs bannières, et une passerelle pour transmettre certaines revendications irrationnelles». En effet, quoi de plus simple que de filmer, en gros plan, avec son smartphone un petit groupe de personnes scandant n'importe quoi et poster ensuite la vidéo sur YouTube pour faire croire que tous les manifestants ont scandé la même chose. Soyons sérieux et débarrassons-nous de cet infantilisme, c'est l'avenir de notre pays qui se joue sous nos yeux. Au lieu de dire «non au vote» disons «non à la fraude électorale» quand on se revendique démocrate. Quand on dit «Silmia» on ne doit agresser personne même pas verbalement. On doit laisser la justice faire son travail. Quand on est mature politiquement, on n'accuse pas la «issaâba» en y «mettant» tous les responsables intègres de nos institutions. Dans le but de détruire l'Etat. D'où cette mise en garde du général Gaïd Salah, contre «ceux qui veulent, sans scrupule aucun, enliser l'Algérie dans des méandres aux conséquences inconnues». L'Algérie a besoin, plus que jamais, de tous ses patriotes. L'histoire jugera. Implacable!