«Non à l'élection du 4 juillet sous la supervision de la bande.» Tel a été le slogan principal scandé hier par des étudiants sortis en force dans la rue réitérant encore une fois la revendication populaire, le changement. En sortant de telle sorte, les étudiants d'Oran, venus principalement de toutes les universités d'Oran, ont tenu à répondre au dernier discours de Gaïd Salah dans lequel il a réitéré son maintien des joutes décidées pour la journée du 4 juillet. «ô Gaïd Salah, Il n' y aura pas de vote». Là est l'essentiel de la marche d'hier dans laquelle les étudiants se sont, comme chaque mardi, déchaînés pour ne ménager aucun responsable ayant été au pouvoir et ceux ayant guidé les partis de l'allégeance en les traitant de tous les noms d'oiseaux, dont entre autres Ouyahia, Sellal, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Djamel Ould Abbès, etc. «Nous ne vous lâcherons pas espèces de voraces prédateurs, rapaces», ont tancé ces jeunes étudiants et étudiantes ayant sillonné les artères principales de la ville en se lançant à partir de la très verdoyante place du 1er-Novembre, ex-place d'Armes, pour virer vers la gauche en empruntant la rue Larbi-Ben M'hidi via la bifurcation liant les boulevards Emir Abdelkader et Hamou Boutlélis. Dans cette marche, les étudiants ont démontré qu'ils étaient très motivés pour ne plus faire dans la figuration politique. D'ailleurs, ils ne se fient plus aux organisations estudiantines de tendance partisane. Bien plus encore, ces organisations sont, de par la force de la mobilisation et de la détermination de ces futurs cadres de la nation, contraintes, d'observer le silence radio en ne communiquant plus un seul mot sur le mouvement populaire lancé depuis le 22 février. Loin de ces organisations satellites téléguidées et gérées archaïquement, la place est désormais revenue aux étudiants pour se réunir dans le seul cadre réunificateur, le mouvement populaire à soutenir loin de tout calcul politicien. D'ailleurs, aucun des représentants de ces associations ne daigne citer le nom de n'importe quelle organisation lors des assemblées générales. «Notre mouvement est national», dira un étudiant-marcheur ajoutant que «les organisations fantoches sont désormais de l'ancienne histoire». Sur sa lancée, il a ajouté que «ces organisations disparaîtront tôt ou tard vu le mal qu'elles ont semé dans le campus, à commencer par leur voracité quant à la transformation de l'étudiant en tube digestif se bousculant chaque jour dans le resto pour un plat de lentilles». Or, a-t-il ajouté, «l'université des années 1970 et 1980 a été déclencheur de tous les mouvements et de toutes les luttes justes et nobles». Aujourd'hui, a-t-il expliqué, «l'université retrouve sa virginité». «C'est grâce à ce mouvement populaire qui a libéré toutes les couches sociales se battant pour leur devenir», a-t-il ajouté affirmant que «la démarche estudiantine s'inscrit en amont et en aval avec le mouvement démocratique reposant essentiellement sur l'arme la plus redoutable, le pacifisme».