Les étudiants ont poursuivi pour le 14ème mardi leur manifestation contre le système réclamant le départ de Bedoui et Bensalah qui constituent pour eux des figures du système qui semble s'accrocher au pouvoir. Ils étaient des centaines à occuper la rue hier. Joints par leurs enseignants, les étudiants ne se sont pas découragés, bien au contraire, ils insistent sur leurs revendications avec fermeté et sont résolus à les faire aboutir, mais tout en préservant le caractère pacifique des marches. Ils sont partis depuis l'université des frères Mentouri pour arriver en ville où un autre groupe les attendait au niveau de la pyramide. Ils scandaient «Bensalah, Bedoui dégagez», «non au système mafieux», ou encore «pas d'élection sous la coupe des deux B». Ainsi donc les étudiants qui ont tenu le coup durant ce mois de Ramadhan ne comptent pas en rester là puisque leur mouvement va se poursuivre jusqu'à l'obtention d'une réponse favorable à leurs revendications. Sans cela, leur mouvement ne s'arrêtera pas. Les étudiants ont scandé aussi «jeich chaâb khawa khawa», mais aussi «non à un Etat militaire». Les étudiants ne reculent pas et insistent également sur l'indépendance de la justice et des jugements justes. Ils scandaient «on ne s'arrêtera pas», ou encore «Système dégage, FLN dégage, RND dégage». Par des affiches, les étudiants et enseignants interpellent les magistrats pour intervenir dans le cadre de leurs fonctions pour instaurer la justice. Ils scandaient «Algérie libre et démocrate», ou encore «Trouhou gaâ». Ainsi les étudiants, mais aussi les enseignants ne changent pas de revendications. Pour eux, c'est primordial et les figures de l'ancien système doivent partir. Ils sont à leur 14ème mouvement depuis le 22 février et nullement découragés. Ils ont renouvelé leur rejet total du régime, réclamé un Etat de droit tout en rejetant l'élection présidentielle. Un dispositif sécuritaire a été dressé en la circonstance, mais sans aucune intervention des forces de l'ordre. Le caractère pacifique des manifestations était le mot d'ordre. Durant au moins deux heures, les étudiants et enseignants sont restés au centre-ville. Ils ont occupé l'espace lançant les slogans habituels, «Pour un Etat juste et démocratique», «Pour une justice indépendante de transition». Ainsi, depuis le début du mouvement populaire, les étudiants criaient des slogans originaux pour chaque marche, et en fonction de l'actualité politique. Comme à chaque fois aussi, des passants curieux n'hésitent pas à venir encourager les manifestants tout en prenant des photos. Ces derniers, soit les manifestants, promettent d'être dans la rue chaque mardi et chaque vendredi pour faire aboutir leur droit à la justice.