Qui aurait cru un instant, au milieu de la saison 2018-2019, que la finale de la coupe d'Algérie allait être animée par le CR Belouizdad d'un côté, et la JSM Béjaïa de l'autre? Les plus optimistes n'y pensaient même pas, d'autant plus que les deux équipes traversaient des périodes néfastes en championnat, le CRB luttait avec acharnement pour sortir de la crise qui l'a balancé dans les fins fonds du classement général de la Ligue 1, alors que la JSMB cherchait les ressources nécessaires qui lui permettraient d'occuper une place sur le podium synonyme d'un retour en Ligue 1. Au finish de cette prestigieuse compétition, les deux équipes croiseront le fer aujourd'hui à 17h, au stade Mustapha-Tchaker de Blida pour une finale surprise, inédite et indécise. Surprise parce que personne ne s'y attendait. Inédite, parce que les deux équipes ne se sont jamais rencontrées à ce stade de la compétition. Indécise, parce qu'il est quasi-impossible de prédire de son issue, étant donné que les deux protagonistes partent à chances égales. Ce match intervient dans des circonstances particulières que traverse le pays, avec ce soulèvement populaire. D'où cette question qui se pose avec instance sur l'identité de celui qui va remettre le trophée à l'un des deux capitaines de la journée. Ceci, d'autant plus que le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, et son Premier ministre, Noureddine Bedoui, sont décriés par la population algérienne, qui ne cherche que leur départ. Sera-t-il une occasion pour le jeune ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui, de se mettre en valeur et offrir lui-même ce trophée? Pas si évident, quand on sait que lui-même est décrié par la population estimant qu'il fait partie d'un gouvernement illégitime. Zetchi? C'est encore pire que son responsable hiérarchique. Celui qui doit remettre le trophée à Chemseddine Nessakh ou Belkacem Niati entendra, à coup sûr, de toutes les couleurs. Déjà que les supporters des deux camps ont mal accepté le fait que le match soit programmé à Blida, avec un nombre de places réduit, alors que le stade du 5-Juillet est prêt à accueillir cette finale avec une programmation bien meilleure et plus facile. C'est, sûrement, une manière d'étouffer la voix des stades, qui fut la première étincelle ayant déclenché le soulèvement populaire. Les valeurs du pays, entre autres, l'armée, l'hymne national et le drapeau demeurent une ligne rouge que les supporters ne vont certainement pas dépasser aujourd'hui. Pour le reste, le champ est libre, dans les gradins comme sur le terrain et que le meilleur gagne.