La déclaration que rendra publique le Chef du gouvernement demain, concernant la plate-forme d'El-Kseur, est d'une grande importance. Le porte-parole des ârchs dialoguistes, qui a fait, hier, cette déclaration, a laissé entendre que des décisions «positives» seront prises demain, par Ali Benflis. Mais «du moment que le pouvoir est ce qu'il est, la vigilance est de mise». Lors de la conférence de presse animée hier, à la Maison de la presse Tahar-Djaout, par M.Salim Allilouche et les quatre présidents d'ateliers, il a été indiqué qu'une rencontre avec le Président de la République est aussi programmée. Ce rendez-vous avec le chef de l'Etat aura pour objectif de panser les blessures de toute une région. Demain, une manifestation sera organisée par les dialoguistes à la salle Ibn-Khaldoun. Un film sur les événements sera présenté et les photos des victimes affichées. Revenant sur les contours du dialogue avec le gouvernement entamé depuis le 6 décembre, les conférenciers ont affirmé que face à la situation d'anarchie et d'absence de perspective dans laquelle se trouvait le mouvement, il était nécessaire de passer à un autre combat. Il s'agit, plaident-ils, de sauver le mouvement de l'essoufflement qui le guettait. Car, il est hors de question pour nous que les 82 jeunes soient morts pour rien. En s'engageant dans le dialogue, dira M.Allilouche, nous savions que la tâche n'était pas du tout aisée. Car outre les critiques injustes dont nous étions la cible, nos partenaires étaient difficiles à convaincre «étant donné que ce sont les représentants d'un pouvoir froid et indifférent». Les présidents des ateliers ont fait remarquer, par ailleurs, que leur tâche consiste à trouver les mécanismes pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Ainsi, déclarent-ils: «Nous ne sommes pas ici (à Alger) pour négocier quoi que ce soit». Les ateliers se sont fixé un et unique but, celui de rendre concrètes les revendications scellées dans la plate-forme à El-Kseur, et explicitées à Larbaâ Nath Irathen. L'atmosphère des travaux avec les représentants du gouvernement a été à la limite de l'agressivité selon les conférenciers. Les P.-V. ont été signés par les deux parties et transmis quotidiennement au Chef du gouvernement. Interrogé sur le rôle que jouent les radicaux sur le terrain, M.Hamitouche, président de l'atelier n°2, a déclaré que les radicaux n'existent pas. «Il y a des radicaux par mission», assène-t-il et d'ajouter en plus clair: «Il y a des cercles occultes qui manipulent les pseudo-radicaux.» L'interlocuteur a prononcé un vrai réquisitoire contre ceux qui se présentent comme radicaux du mouvement. Selon lui, «ils ne sont ni représentatifs ni crédibles». A contrario, les Abrika et les Gherbi sont manipulés par des cercles qui veulent reproduire un schéma politique bien connu. Il s'agit, selon lui, de créer de nouveaux éradicateurs et réconciliateurs. Une dualité qui servira à écarter le mouvement, mais nous sommes ici pour nous opposer à ces manoeuvres.