Le porte-parole des citoyens libres, M.Salim Allilouche, a déclaré hier qu'«il a été décidé, conjointement, que la rencontre entre le Chef du gouvernement, Ali Benflis et les dialoguistes aura lieu ce jeudi à l'annexe du Palais du gouvernement». Lors de la conférence de presse qu'il a animée à la salle Ibn Khaldoun, le représentant des dialoguistes a précisé que les travaux se dérouleront en présence de tous les membres des quatre ateliers, des cadres et conseillers du gouvernement et des délégués qui ont rejoint dernièrement la délégation des citoyens libres. La rencontre sera ouverte aussi aux délégués qu'on qualifie de radicaux. Le Chef du gouvernement, affirme-t-il, «fera, à cette occasion, un acte déclaratif et déclarera officiellement la clôture des travaux sur les 15 revendications contenues dans la plate- forme d'El-Kseur» Acte déclaratif? C'est-à-dire, explique le conférencier, que Benflis répondra favorablement aux préoccupations exprimées dans le document, et qui font partie de ses compétences en sa qualité de Chef du gouvernement. Ce dernier, a ajouté M.Allilouche «annoncera également la date de la rencontre entre les dialoguistes et le Président de la République». Cette rencontre avec le chef de l'Etat interviendra, selon le porte-parole des dialoguistes, «dans la semaine qui succédera à jeudi prochain». De son côté, le premier responsable de l'Exécutif, M.Abdelaziz Bouteflika «répondra aux demandes qui figurent dans la plate-forme et qui relèvent du domaine de sa compétence en tant que Président de tous les Algériens». Le premier magistrat du pays, dira M.Allilouche «prendra la décision officielle et définitive de l'acceptation de la plate-forme d'El-Kseur». Les travaux du tête-à-tête Chef du gouvernement-dialoguistes qui se dérouleront dans la salle des conférences de l'annexe du Palais gouvernemental seront retransmis en duplex à la salle Ibn Khaldoun car d'après le porte-parole des dialoguistes «un nombre important de personnes prendra part à cet événement historique». Il a indiqué cependant que la mise en application de la plate-forme «est tributaire à cent pour cent de la libération des émeutiers détenus». A ce propos, l'interlocuteur a laissé entendre que la libération de la quarantaine de manifestants incarcérés à Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira aura bel et bien lieu avant l'audience avec le chef de l'Etat «comme une des mesures d'apaisement». Interrogé sur la position qu'auront les dialoguistes si toutefois les conclusions des ateliers ne sont pas (partiellement ou entièrement ) satisfaisantes, M.Allilouche a répliqué dans un langage très allusif: «Les dialoguistes ne sont pas ici, ni pour négocier ni pour céder sur des revendications légitimes de l'avis même du président et encore moins pour faire de la figuration.» Le chef de file des dialoguistes a révélé, par ailleurs, qu'il a été personnellement contacté par la majorité des partis politiques. Les émissaires du RND, du FLN, du MSP, du FFS, du RCD... auraient proposé la participation de leurs militants aux travaux des commissions. La réponse de Allilouche était favorable «à condition de laisser la couleur politique en dehors des travaux sur la plate-forme d'El-Kseur». S'agissant du déroulement des élections en Kabylie, M.Allilouche prévoit que la tenue du scrutin est envisageable une fois la plate-forme mise en application.