Le responsable du Programme alimentaire mondial, David Beasley, a annoncé jeudi qu'un «accord de principe» a été trouvé avec les dirigeants du mouvement Houthi pour reprendre une aide alimentaire dans des zones sous leur contrôle au Yémen. S'exprimant devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le patron du Programme alimentaire mondial, David Beasley, a indiqué qu'un «accord de principe» a été trouvé avec les dirigeants du mouvement Houthi pour reprendre une aide alimentaire dans des zones sous leur contrôle au Yémen. La livraison de cette aide était suspendue depuis le 20 juin, après des accusations de détournement par les éléments d'Ansarullah de l'aide destinée aux familles yéménites. «Dès que l'accord sera signé, le Programme alimentaire mondial (PAM) sera en mesure d'apporter rapidement des vivres à Sanaa» (la capitale contrôlée par les Houthis), a souligné David Beasley. Deux tiers des 30 millions de personnes vivant au Yémen «sont en situation d'insécurité alimentaire», a rappelé également le responsable de l'organisation basée à Rome. L'émissaire de l'ONU pour le Yémen Martin Griffiths a également évoqué de son côté une «situation humanitaire catastrophique et qui ne fait qu'empirer». Il a espéré que les progrès réalisés à Hodeïda, où un cessez-le-feu a été instauré, permettent «d'ouvrir une porte à un processus politique» plus large, sur lequel pourraient se concentrer les parties «avant la fin de l'été». De son côté, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a réclamé pour le Yémen «un cessez-le-feu national et non seulement local», précisant que les engagements financiers internationaux pour venir en aide à la population étaient loin d'être concrétisés. Le conflit au Yémen opposant les forces gouvernementales, appuyées par une coalition militaire emmenée par Riyadh, au mouvement Houthi, a fait au cours des quatre années écoulées des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils parmi lesquels des centaines de femmes et d'enfants, selon diverses organisations humanitaires. Environ 3,3 millions de personnes sont déplacées. Quant à l'ONU et ses organisations humanitaires, elles n'ont pas cessé d'alerter sur la menace permanente d'une « catastrophe humanitaire majeure » dont la population yéménite serait tributaire, sachant que les bombardements n'épargnent personne, pas même les enfants