Le moral est loin d'être au beau fixe. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, qui n'ont pas lésiné sur leurs efforts pour faire rebondir les cours de l'or noir, ne sont pas assez récompensés. Le niveau du prix du baril reste nettement sous les 60 dollars. Hier vers 15h30, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 58,52 dollars à Londres, en hausse de 29 cents par rapport à la clôture de jeudi dernier. A New York, le baril américain de WTI pour livraison en septembre s'échangeait à 54,59 dollars, soit 12 cents de plus que la veille. Pas très rassurant pour le restant de l'année en cours. La demande mondiale s'annonce en berne. «Tandis que les perspectives des fondamentaux du marché semblent quelque peu baissières pour le restant de l'année, compte tenu d'une croissance économique qui fléchit, des problèmes commerciaux du moment et du ralentissement de la croissance de la demande pétrolière, il demeure primordial de surveiller de près l'équilibre de l'offre et de la demande et d'assurer la stabilité du marché dans les mois qui viennent», relève l'Opep dans son rapport mensuel publié, hier. Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé. Les 14 pays membres de l'Opep et leurs 10 alliés ont en effet décidé de prolonger leur accord jusqu'en mars 2020. Les «24» continueront donc de réduire leur offre de 1,2 million de barils par jour durant neuf mois. Tous les membres de l'accord entre l'Opep et des alliés non membres, connus sous le nom d'Opep +, avaient convenu à l'unanimité de prolonger les réductions de production existantes de 1,2 million de barils par jour pendant neuf mois, a affirmé, le 1er juillet dernier, le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak. Et ce n'est apparemment pas suffisant pour redresser les cours de l'or noir, malgré un net recul de l'offre saoudienne le mois dernier. «La production de pétrole des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a de nouveau baissé en juillet, en raison notamment d'un net ralentissement en Arabie saoudite», a indiqué l'Organisation. Entre juillet et juin, Riyadh a ainsi vu sa production reculer de 134 000 barils par jour pour s'établir à 9,698 millions de barils par jour. Parmi les autres membres de l'Opep, la production a poursuivi son érosion en Iran (-47 000 barils par jour). Téhéran a été frappé de plein fouet par le rétablissement de lourdes sanctions économiques depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien. La production a en revanche, progressé en Algérie de 22 000 barils par jour. Le pays souffre d'une grave crise financière et a vu ses exportations d'hydrocarbures, qui constituent l'essentiel de ses revenus en devises, reculer ces derniers temps. La production irakienne a elle aussi augmenté de 32 000 barils par jour. Au total, la production d'or noir de l'Opep a baissé de 246 000 b/j en un mois pour s'établir à 29 609 millions de barils par jour, l'Arabie saoudite ayant davantage serré ses vannes, au-delà de son quota. Si l'Opep continuait de produire au rythme de juillet, l'année 2020 dégagerait un excédent de l'offre de 200 000 barils par jour, souligne le document du cartel.