L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'est pas très optimiste pour le marché pétrolier pour le reste de l'année à courir. Et pour cause, le ralentissement de la croissance mondiale. Dans son rapport mensuel publié vendredi, l'Opep a réduit sa prévision de croissance de la demande pétrolière de 40 000 barils par jour (b/j) pour cette année, tout en maintenant sa projection inchangée pour 2020. "Tandis que les perspectives des fondamentaux du marché semblent quelque peu baissières pour le restant de l'année, compte tenu d'une croissance économique qui fléchit, des problèmes commerciaux du moment et du ralentissement de la croissance de la demande pétrolière, il demeure primordial de surveiller de près l'équilibre de l'offre et de la demande et d'assurer la stabilité du marché dans les mois qui viennent", écrit l'Opep. La demande de pétrole brut de l'Opep atteindra en moyenne 29,41 millions de b/j l'année prochaine, a annoncé l'Organisation, en baisse de 1,3 million de b/j par rapport à cette année. Néanmoins, les prévisions pour 2020 ont été relevées à 140 000 b/j par rapport aux prévisions du mois dernier. Dans son rapport, l'Opep a indiqué que sa production a diminué de 246 000 b/j en juillet, à 29,61 millions de b/j, en raison notamment d'un net ralentissement en Arabie saoudite. Riyad a ainsi vu sa production reculer de 134 000 barils par jour (b/j) entre juillet et juin, pour s'établir à 9,698 millions b/j. Parmi les autres membres de l'Opep, la production a poursuivi son érosion en Iran (-47 000 b/j), touché par le rétablissement de lourdes sanctions économiques depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien. Elle a, en revanche, progressé en Irak (+32 000 b/j) et en Algérie (+22 000 b/j). Malgré tout, la production de l'Opep reste supérieure à la prévision de la demande pour 2020. Le rapport suggère qu'il y aura un excédent d'approvisionnement de 200 000 b/j en 2020 si l'Opep continue de pomper au taux de juillet et que les autres choses restent égales. Réunis à Vienne début juillet, l'Opep et ses alliés ont reconduit jusqu'en mars 2020 leur pacte de réduction des approvisionnements, soulignant la nécessité d'éviter une accumulation de stocks susceptible de toucher les prix. Le marché pétrolier demeure sous pression, alors que les craintes autour d'une escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis pourraient être l'élément déclencheur d'un ralentissement de l'économie mondiale. Un ralentissement en Chine, deuxième économie mondiale, pèse sur la demande de pétrole. Les cours du pétrole restent ainsi à la merci des attentes concernant l'économie mondiale. Vendredi, le pétrole, en progression en début de séance, a perdu une partie de ses gains peu après que l'Opep a légèrement revu à la baisse l'estimation de la croissance de la demande mondiale en 2019. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 59,09 dollars à Londres. Les perspectives baissières dues au ralentissement économique résultant du différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine pourraient inciter l'Opep et ses alliés, dont la Russie, à maintenir une politique de réduction de la production, afin de stimuler les prix. D'ailleurs, le rapport suggère que le monde aura besoin de moins de brut de l'Opep l'année prochaine et semble plaider pour le maintien de l'accord d'encadrement de la production.