Le film Mar Adentro sera projeté de nouveau dans la salle, le vendredi prochain 27 janvier, à partir de 16h30. Très belle performance de l'acteur Javier Bardem dans le film espagnol Mar Adentro présenté mercredi dernier lors de l'ouverture du festival du film européen en Algérie. «Le tombeur de ces dames» se métamorphose ici, en un malade tétraplégique convaincant et très émouvant. A la suite d'un accident dont il a été victime dans sa jeunesse, Ramon ne peut plus bouger que la tête. «Enfermé dans son corps», il vit depuis presque trente ans, prostré dans un lit. Sa seule ouverture sur le monde est la fenêtre de sa chambre à travers laquelle il «voyage» jusqu'à la mer toute proche. Cette mer qu'il a traversée depuis l'âge de 19 ans, date à laquelle il s'embarqua sur un bateau norvégien avec l'intention de faire le tour du monde. Or, voilà, à l'âge de 25 ans, c'est dans cette même mer qu'il connaîtra l'issue fatale en ayant un accident en se jetant un jour à l'eau, la tête en avant, du haut d'une falaise. Ramon ne pouvant plus subir une mort agonisante, opte pour l'euthanasie. Il décide d'entamer une procédure judiciaire afin d'atteindre cet objectif. Une requête largement médiatisée et qui, hélas, le fera languir des années durant, sans donner les résultats escomptés. Autour de lui, toute une famille aimante et des amis, sont là pour le soutenir mais pas forcément dans son désir de mourir. Son frère en fait partie. Pour cette procédure judiciaire, Ramon choisit une avocate, Julia, atteinte d'une maladie irréversible, et,seule personne, d'après lui, qui pourrait le comprendre et ne pas le juger. Un amour inavoué naîtra entre les deux individus alors qu'une autre femme Roza, mère de deux enfants, travaillant à la radio, un peu paumée, trouvera paradoxalement auprès de Ramon, une raison d'exister. Elle en tombera amoureuse et décide finalement de l'aider dans sa mission funèbre. Avant de mourir, Ramon publiera ses écrits rassemblés dans un livre-lettres depuis l'enfer. Plus tard un volume de poèmes fut édité à titre posthume. Il mourut le 12 janvier. Mar Adenro est adapté d'après l'histoire vraie de Ramon Sampedro. Son réalisateur ; Alejandro Amenabar qui n'a que 28 ans, signe admirablement la musique du film qui traduit toute la force dramatique du sujet. Mar Adenro, mettant en lumière un sujet si délicat comme l'euthanasie, vient remettre sur le tapis, le rapport de l'être humain avec la vie et les autres. L'évasion, très présente et signifiée par la mer, selon le réalisateur, donne du souffle à la tragédie narrative, tout comme la personnalité charismatique et donc paradoxale de Ramon tranche avec son désespoir salvateur. Film éminemment triste et bouleversant, Mar Adenro mérite largement ses prix glanés notamment à la Mostra de Venise. Il a obtenu l'Oscar du meilleur film étranger 2005 et le prix du meilleur film aux Euopéan films awards. Javier Bardem, a reçu quant à lui, plusieurs prix: meilleur acteur et interprétation masculine. Le film a par ailleurs reçu 15 nominations au Goya 2005. Pour ceux qui l'ont raté, vous pouvez vous rattraper vendredi 27 janvier prochain à 16h30. C'est un court métrage aussi, qui a précédé, mercredi soir, la projection du long métrage. Copy shop est un film autrichien sorti en 2002, en noir et blanc. C'est l'histoire de Kager qui travaille dans un centre de photocopie. Un matin, ce n'est plus le papier qui est photocopié, mais les doubles de Kager; histoire d'un homme qui se duplique à l'infini. Le génie de ce film réside non pas dans le sujet, mais dans la prouesse technique accompagnant à merveille la thématique du film. Une esthétique remarquable et remarquée qui lui a valu le prix de la meilleure création au Festival de Clermont Ferrand.