L'assurance des personnes ne représente que 6% en Algérie, a indiqué, hier, le directeur général de la compagnie Al Baraka Oua Al Amane, Ahmed Hadj Mohammed, lors d'une conférence organisée au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Cet état de fait s'expliquerait par plusieurs paramètres dont l'absence d'un réseau de distribution adapté, a-t-il dit. Ce segment des assurances fait également les frais du retard pris dans le développement d'un marché financier, selon les explications du responsable chargé des assurances des personnes au niveau d'Al Baraka Oua Al Amane, Hakim Hamadou. D'autres facteurs, tels que le manque de communication sur le sujet et l'absence de confiance, freinent l'essor de cette activité, a-t-il ajouté. Selon lui, le fait que celle-ci soit considérée contraire à la religion joue également en défaveur de sa promotion. L'Algérie est donc à la traîne par rapport à la tendance mondiale où 55% des encaissements proviennent des assurances. Pour les personnes qui hésitent à souscrire un contrat d'assurance des personnes pour des raisons de convictions religieuses, les responsables d'Al Baraka Oua Al Amane affirment qu'un nouveau produit sera mis sur le marché au cours de cette année et qui prend en compte ces considérations. Le « takafoul » tel que présenté par cette compagnie d'assurances est « une sorte d'investissement fait sur des bases licites. Il concerne à la fois le volet prévoyance et permet de générer des revenus ». Il s'en est suivi un débat sur la question pendant lequel une intervenante fera remarquer au conférencier que dire que ce produit est licite suggérerait que ceux proposés par les autres compagnies seraient illicites. Ahmed Hadj Mohammed a indiqué, par ailleurs, que le taux des commerçants qui ont souscrit un contrat d'assurance ne dépasse pas les 20% sur tout le territoire national. Il a aussi signalé que l'assurance contre les catastrophes naturelles, même obligatoire, n'a pas suscité l'engouement des citoyens. « Les gens ne s'assurent que pour avoir un document dans le cadre d'un dossier administratif », a-t-il souligné. Pour ce qui est de la nouvelle loi sur les assurances qui a été adoptée récemment par l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Hadj Mohammed a relevé que celle-ci « va apporter du nouveau dans la diversification des réseaux de distribution ». Selon lui, ce texte réglementaire prévoit notamment la création de sociétés spécialisées dans l'assurance des personnes alors que celle-ci est prise en charge auparavant dans un cadre multibranches. Les compagnies d'assurances ont un délai de cinq ans pour se conformer à cette disposition. Cette loi permettra encore une meilleure surveillance du secteur des assurances, a indiqué encore l'invité de l'UGCAA. Ce dernier a dévoilé au cours de cette conférence les résultats de la compagnie d'assurances qu'il dirige lors de l'exercice 2005. Son chiffre d'affaires a atteint 660 millions de dinars, a-t-il révélé. Globalement, le secteur des assurances a réalisé un chiffre d'affaires qui avoisine les 11,1 milliards de dinars lors du premier semestre 2005. Al Baraka Oua Al Amane, qui compte 82 agences, ambitionne d'arriver à 120 ou 140 points d'ici à la fin 2006.