Selon une étude du Ceneap, presque la moitié (49,90%) des scolarisés quittent définitivement l'école au premier cycle. La déperdition scolaire a été le thème d'une journée d'étude que l'association Iqraâ a organisée, jeudi dernier, à l'hôtel Mouflon d'or de Ben Aknoun. Le phénomène de la déperdition scolaire, souligne-t-on d'emblée, s'apparente vraisemblablement à une véritable hémorragie au sein de notre société, puisqu'il se traduit par l'exclusion annuellement des bancs de l'école de quelque 500.000 élèves des cycles fondamental et secondaire. Ces «laissés-pour-compte» se comptent, pour la seule année 2005, à 523.000 recalés du système éducatif. Cependant, l'association Iqraâ a abordé, jeudi dernier, la problématique de la déperdition scolaire sous un autre angle : celui de l'abandon précoce de la scolarité, entraînant souvent l'oubli des connaissances de base censées avoir été acquises au cours de la scolarité obligatoire. Par ailleurs, selon les résultats d'une étude des caractéristiques de l'interruption de la scolarité, réalisée pour le compte de l'association Iqraâ par les consultants du Ceneap (Centre d'analyses et d'études sur l'environnement et la population), presque la moitié (49,90%) des élèves des deux sexes quittent définitivement les bancs de l'école au premier cycle. C'est là un constat qui n'est pas du tout ignoré par les responsables du ministère de l'Education nationale. Se voulant plus explicite, M.Khaldi, secrétaire général du ministère de l'Education, mettra en exergue deux principaux facteurs pouvant, à juste titre, justifier l'abandon précoce de la scolarité. Le premier est de nature pédagogique et se traduit en termes d'absence de paramètres d'évaluation s'agissant aussi bien de la méthode de l'enseignement que des aptitudes de l'enseignant. Le second facteur est lié à des critères externes au système éducatif., tels que l'éloignement du domicile de l'école et le manque d'établissements dans les régions enclavées. L'association Iqraâ a préconisé, quant à elle, une solution à ses yeux, assez efficace pour pallier ce problème. Il est question de la mise en place du dispositif dénommé «Ecole de la deuxième chance» au profit des jeunes recalés du système éducatif. En effet, à travers son initiative de jeudi dernier, l'association Iqraâ a tenu à lancer un débat pour voir comment offrir de nouvelles perspectives à cette jeune population déscolarisée. Lesquelles perspectives pouvant se faire jour, de l'avis de Mme Barki, via l'organisation de cours du soir dans des infrastructures largement sous-utilisées, ou de créer de nouvelles structures associatives de formation. Mme Barki conditionne, par ailleurs, la réussite de ce dispositif par la mise en place d'un partenariat fort, associant des acteurs institutionnels, pédagogiques, économiques et associatifs. Autrement dit, elle sollicite l'implication des pouvoirs publics, des entreprises et de la société civile pour l'alphabétisation de la population ayant précocement quitté l'école sans savoir lire, écrire et compter. Et pour mieux démontrer à l'assistance la viabilité du dispositif «Ecole de la deuxième chance», Mme Barki a fait appel à M.Lionel Urdy, directeur général de l'Ecole de la deuxième chance à Marseille (France). Selon M.Urdy, l'établissement qu'il gère reçoit quelque 300 stagiaires chaque année et dispose de 1500 entreprises qui sont partenaires dans son action et qui recrutent annuellement une centaine parmi ces apprentis.