Nul ne contestera le fait que ce sport est miné de partout et qu'il lui faudrait une thérapie de choc pour le sortir de sa léthargie. La Fédération algérienne de football aura aujourd'hui un nouveau président et un nouveau bureau fédéral. L'assemblée générale est, en effet, appelée à désigner par voie de scrutin l'équipe qui doit diriger le sport le plus populaire du pays pour les 4 années à venir, puisque la FIFA souhaite voir les bureaux fédéraux activer sur une période allant jusqu'à la coupe du monde. Une éventualité qui n'est pas souhaitée par le ministère de la Jeunesse et des Sports pour qui le délai de gestion court avec une échéance olympique. L'assemblée d'aujourd'hui se déroule avec un mois de retard. Il était prévu qu'elle ait lieu le 22 décembre dernier mais on avait fini par la reporter car le climat qui régnait à l'époque était exécrable. En effet, le ministère des Sports, par la voix de son premier responsable, M.Yahia Guidoum, avait soutenu que cette assemblée générale ne pouvait avoir lieu avant que cette fédération ne mette ses statuts en conformité avec le nouveau décret relatif aux fédérations sportives. Une démarche qui allait à l'encontre du texte en question qui donnait une année aux fédérations sportives pour mettre en application ledit décret. Toujours est-il que l'on avait amené la FIFA à se mêler au jeu et de faire savoir que si la FAF venait à mettre ses statuts en conformité avec le décret, elle serait suspendue. Cette intervention de la puissante instance du football international avait, alors, incité le ministère des Sports à revoir sa stratégie, puisque s'il avait obtenu que l'AG soit reportée d'un mois, il avait fini par accepter qu'elle se déroule sur la base de ses statuts actuels. Cependant, il y a quelque temps, il est revenu à la charge indiquant que le décret serait appliqué même par la FAF. Si le report n'avait pas eu lieu, il est fort possible que cette fédération ait déjà un président en la personne de M.Abdelkader Châabane et un nouveau bureau fédéral. Il était, en effet, à la date du 22 décembre 2005, l'unique candidat à la présidence et tout le monde le voyait accéder à la tête de la plus puissante des fédérations sportives algériennes. Mais les choses ont évolué à la faveur du changement de date pour la tenue de l'AG élective. Une deuxième personne est entrée en scène en la personne de M.Hamid Haddadj, le vice-président de la Ligue nationale de football. Et ce dernier a vu la majorité du bureau fédéral de Châabane le suivre. Lequel Châabane, après quelques jours d'hésitation, a décidé de se lancer dans la course à la présidence. Les deux candidats ont mené campagne ces derniers temps pour informer l'opinion publique et les électeurs de leur programme de travail. Un programme identique puisque basé sur la relance de la discipline. Reste à savoir si, une fois élu, le nouveau président aura les mains libres et les moyens de mener sa politique. Nul ne contestera le fait que ce sport est miné de partout et qu'il lui faudrait une thérapie de choc pour le sortir de sa léthargie. Un peu partout on cherche à réfléchir sur le moyen de le redresser. Or, le diagnostic est fait depuis longtemps depuis que le football algérien traîne des carences, que seul l'Etat est en mesure de les lui faire surmonter. Et la première des carences consiste à restructurer le socle du système, les clubs, sans lesquels il serait vain de parler de salut. Cette refonte des clubs, ce n'est ni la fédération ni ses ligues qui ont le pouvoir de l'appliquer. Seul le pouvoir politique est à même de mener une telle refonte en balisant l'accès à la direction de ces clubs auxquels il se sera attelé pour leur donner les meilleurs dirigeants. Une fois cette démarche achevée, il reviendra aux autorités de doter ces clubs des moyens pour se développer et de se lancer dans une vaste entreprise de formation. Cela fait des années que ce constat est établi et reconnu mais on n'a jamais rien vu venir de la part des pouvoirs publics. Aussi, que ce soit Haddadj ou Châabane, il n'y a aucun miracle à attendre de cette fédération. Celle-ci avait un président en la personne de M.Mohamed Raouraoua qui était sur la bonne voie. On en a décidé autrement, préférant prolonger le désarroi de cette fédération. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III, vendredi dernier, l'ex-président de la FAF, M.Omar Kezzal, a affirmé qu'il avait l'impression «de revivre les épisodes qui avaient tant fait mal à cette fédération». Il est très certainement dans le vrai.