Les enseignants ont favorablement répondu, hier, à l'appel lancé par leur syndicat. Après des menaces de grève, maintes fois formulées, les enseignants du supérieur déterrent la hache de guerre. Hier, l'ensemble des universités du territoire national où le Cnes est représenté, étaient paralysées. Ainsi, les enseignants ont favorablement répondu, hier, à l'appel lancé par leur syndicat, le 6 décembre dernier, à l'issue de la réunion du bureau national du Cnes, tenue à Oran. Au premier jour des examens, les étudiants étaient obligés de rebrousser chemin. A l'université des sciences humaines et sociales de Bouzaréah, les enseignants enchaînaient les assemblées générales. En outre, selon les membres du bureau national du Cnes, la grève a été massivement suivie. A 11h, le taux de suivi a dépassé les 50%. Cela est, en effet, visible sur le terrain. Les instituts que nous avons visités étaient, dans leur majorité, paralysés. Contacté par téléphone, M.Kamel Aissat, membre du bureau national du Cnes, a déclaré que cette première journée de grève n'est en fait qu' «un avertissement» à la tutelle. «Depuis plusieurs années maintenant que nous soulevons nos revendications sans pour autant que la tutelle réponde favorablement», poursuit-il. Les revendications des enseignants, au nombre de cinq, sont relatives à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles. Il s'agit de l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, d'une augmentation des salaires, la démocratisation de la gestion de l'université ainsi que le logement social. Ce dernier point constitue l'un des casse-tête auxquels sont confrontés les enseignants du supérieur. «Sur 25.000 enseignants, seuls 8500 ont bénéficié d'un logement. Mais cela remonte à 1998 et depuis, on n'a rien vu» a souligné M.Aissat. Il convient de souligner que le chef du gouvernement avait promis de présenter le projet de la fonction publique devant le conseil des ministres. Cette promesse a fait que le Conseil des enseignants du supérieur a suspendu son mouvement de grève qui devait être observé au mois de mars de l'année dernière. Néanmoins, ce projet qui devait être exposé pour débat avant le 15 mars 2004, est depuis, resté dans les casiers du gouvernement. Hier, les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur que nous avons essayé de joindre, étaient portés aux abonnés absents. De ce fait, on n'a pu obtenir aucune information relative à la réaction ni aux mesures que la tutelle va prendre vis-à-vis des actions entreprises par les enseignants. De son côté, le bureau national du Cnes a décidé, à la fin de l'assemblée générale, tenue hier à son siège, d'organiser un autre mouvement de débrayage. Celui-ci est prévu pour le 25 février prochain. Les membres du bureau national du conseil national des enseignants du supérieur ont souligné que la prochaine grève sera étalée sur une semaine.