La Grande-Bretagne soutient par ailleurs résolument le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC. Londres clame son entière disposition à accompagner l'Algérie dans les réformes de mise à niveau et de modernisation engagées dans les secteurs financier et bancaire. Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue d'un séminaire économique algéro-britannique, David Brewer, Lord-maire de la City a indiqué qu'à partir de ses «appréciations positives» sur les réformes en Algérie, il ne manquera pas de faire part aux hommes d'affaires de la City des «immenses opportunités» d'investissement qui existent dans le secteur financier algérien. S'exprimant jeudi à Alger lors d'un séminaire économique algéro-britannique, David Brewer, Lord-maire de la City de Londres et néanmoins ambassadeur de la place financière de la capitale britannique en visite à Alger, s'est montré séduit par la création d'un ministère délégué à la Réforme financière qui démontre la volonté de l'Algérie de faire entrer son système financier dans la modernité. Il a fait part de la disposition de Londres d'aider à «rendre l'économie algérienne plus attractive en direction des investisseurs». Cette rencontre a réuni, outre le ministre délégué à la Réforme financière, Karim Djoudi, les P-DG des banques et des compagnies d'assurances algériennes, ainsi que des représentants de banques et sociétés d'assurances britanniques qui accompagnent Brewer dans sa première visite en Algérie. La Grande-Bretagne soutient par ailleurs résolument le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC, a souligné Brewer qui souhaite établir avec l'Algérie des liens multiples d'affaires et de partenariat. Pour sa part, le ministre délégué à la Réforme financière, K. Djoudi a dressé un état des lieux sans complaisance de la situation économique et financière du pays en s'attardant particulièrement sur la situation bancaire du pays. Evoquant l'impérative réforme et la mise à niveau des établissements bancaires, il dira que cette initiative « est une politique générale qui vise à accroître l'efficacité, la sécurité et la qualité des services financiers » a-t-il expliqué aux représentants de la communauté financière britannique. L'activité des assurances n'était pas en reste dans les débats au cours desquels les réassureurs britanniques se sont montrés particulièrement intéressés par le marché algérien des assurances dont les relations avec les sphères britanniques du domaine remontent à quatre décennies, en particulier durant les années 1990. Pendant cette décennie, marquée en Algérie par le terrorisme, les Cies britanniques d'assurances et de réassurance ont continué à assurer les installations pétrolières, gazières et électriques du pays, notamment «contre de possibles actes de sabotage» a affirmé le représentant d'UIB (Union des assurances britanniques). Celui-ci a cité d'autre part la prise en charge, par le marché londonien des assurances, des indemnisations de nombre de sinistres en Algérie survenus en Algérie en 2003 comme le crash d'un appareil d'Air Algérie à Tamanrasset et le séisme de Boumerdès. Il citera également l'incendie de l'usine GNL de Skikda en 2004 pour un montant de 450 millions de dollars. L'autre point intéressant, suggéré par la partie britannique, est l'introduction en Algérie d'une banque-assurance, qui puisse vendre des produits d'assurance en plus de ses activités bancaires classiques. Les surliquidités ainsi accumulées pouvant être utilisées par des compagnies d'assurances, lesquelles recourent parfois à une réassurance étrangère à des coûts élevés pour pouvoir couvrir les risques lourds. Cette rencontre avec le Lord-maire de la City fait suite aux visites déjà effectuées en Algérie en février et décembre 2005 par des hommes d'affaires britanniques, dont la première a été sanctionnée par la création d'un Conseil d'affaires mixte élargi au Commonwealth. Du côté britannique, on estime qu'il y a une forte volonté du gouvernement de Tony Blair à intervenir davantage dans le marché algérien en encourageant les hommes d'affaires britanniques à investir dans les secteurs hors hydrocarbures. Cette évolution positive des relations bilatérales intervient, estime-t-on, à la faveur de la réévaluation positive du «risque» Algérie par le Foreing Office, confortée par la signature d'un important contrat gazier d'une valeur d'un milliard de dollars/an (contre 300 millions auparavant). Aux termes de ce contrat, l'Algérie exportera, sur une période de 20 ans, du gaz naturel vers la Grande-Bretagne. Cette volonté de la Grande-Bretagne de renforcer ses liens économiques avec l'Algérie s'est confirmée aussi par l'ouverture en janvier 2004 d'une liaison aérienne régulière entre Londres et Alger par la compagnie British Airways suivie de la création, en juin 2005, d'une autre desserte directe entre la capitale britannique et la ville pétrolière de Hassi Messaoud, économie oblige, et vu le nombre important de techniciens et spécialistes britanniques travaillant dans cet «area» hautement économique.