Le CPA est le fer de lance de la modernisation du secteur bancaire. Des trois banques qui ont été désignées pour accompagner l'ouverture du capital de la banque publique CPA (Crédit Populaire d'Algérie), seule la banque d'affaires Rothschild-France a été retenue. Cette dernière a été retenue un mois après que le ministère algérien des finances eut lancé un appel d'offres pour la privatisation du CPA. La banque retenue ne disposera que de douze mois pour aider et assister le département de Medelci dans la préparation, la gestion et l'ouverture du capital du CPA. Une ouverture désormais établie par l'Etat à hauteur de 51%. C'est-à-dire que le futur repreneur sera ainsi placé en position d'actionnaire majoritaire de cette banque publique. Ce qu'a d'ailleurs indiqué M.Mohamed Djellab, P-DG du CPA. Lequel a en outre indiqué que la banque d'affaires élue pour accompagner la réalisation de cette première opération de privatisation d'une banque publique algérienne, entamera ses travaux en février prochain. L'on souligne avec force dans cette perspective, le délai exigé pour terminer l'opération qui est, rappelons-le, de douze mois, au cours desquels la banque d'affaires Rothschild aura à rechercher un partenaire stratégique, soit une banque de standing international de premier plan, est-il fait mention, qui s'engagerait à améliorer la compétitivité du secteur bancaire algérien via cette première expérience; et donc qui veillera à accroître la contribution du CPA à l'économie tout en préservant l'emploi existant dans cette banque. Rappelons que si le CPA a été retenu le premier à la privatisation, c'est surtout en raison des nombreux atouts dont il dispose et qui ont fait que les banques européennes s'intéressent sérieusement à lui. Il fait effectivement office d'une banque parfaitement assainie et qui réalise des gains financiers conséquents. Détenant 12% du marché bancaire national, le CPA reste en outre la seule banque qui s'est distinguée par son concours au financement des activités libérales, mais aussi par son financement substantiel des PME-PMI auxquels l'Etat ne cesse d'accorder des lignes de crédit dès l'orée des années 90. Un effort de mise à niveau de ces dernières auquel le CPA n'a finalement jamais dérogé. Il est patent qu'avec cette étape de franchie, l'ouverture de capital des banques publiques ne rencontre plus de résistances majeures. Il est attendu, faut-il le préciser, que le processus de privatisation du CPA s'achèvera en fin 2006, pour laisser place ensuite à l'ouverture du capital de la BDL (Banque de développement Local) qui amorcera à son tour un virage vers l'actionnariat. Notons que l'annonce de l'entrée dans l'actionnariat du CPA intervient alors que le mois de décembre vient de s'achever sur un tapage médiatique qui a vu le retrait d'agrément à pas moins de quatre banques privées: l'Algerian International Bank (AIB), la Compagnie algérienne de banque (CAB), Arco Bank et Mouna Bank qui ont toutes été mises en liquidation. Il faut dire que les percées réalisées par la réforme bancaire décidée par les plus hautes autorités de l'Etat sont bien réelles. Néanmoins, ces remarquables parcours ont souvent été éclipsés par bien des scandales financiers qui ont éclaboussé l'image de la place financière algérienne. Pour s'en convaincre il n'y a qu'à se rappeler le scandale assez récent de Khalifa Bank, lequel déboucha sur une dérive qui allait se révéler une tendance collective à la malversation, à la dilapidation, à la corruption et au blanchiment d'argent. A telle enseigne que la Bcia et l'Union Bank finirent par rejoindre le même sort que celui de l'empire déchu Khalifa. La BNA (Banque Nationale d'Algérie) et la Badr (Banque de développement rural) finirent par clore ce tableau terni, en accouchant de deux scandales inédits tant par la grandeur des montants détournés que par les modes opératoires. 4000 milliards de centimes manquèrent à leur comptabilité. Le CPA qui emploie environ 2500 personnes, voit son capital augmenter à 21,6 milliards de DA. A l'heure où il amorce ce changement majeur, la Cnep se voit repositionnée sur l'immobilier par décision des autorités, la BEA, pour les opérations de commerce extérieur, la Badr, dans le financement de l'agriculture et de l'agro-alimentaire alors que la BNA reste dans le giron de l'Etat.