Le ministre a révélé, hier, que l'Etat pourra céder la gestion des services au niveau des hôpitaux. «La force de la loi sera appliquée contre tous les responsables qui déshonorent la corporation de la médecine dans un objectif purement commercial», a précisé, hier, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, M.Amar Tou , lors du forum hebdomadaire de l'Entv. Ce dernier n'est pas allé par quatre chemins pour dénoncer ce qu'il a qualifié de «dépassements graves enregistrés au niveau des établissements de santé publics». Sans trop verser dans le détail, ce dernier a soulevé entre autres les cas de transfert des malades hospitalisés dans des CHU vers des cliniques privées. «Tous les moyens seront mis en oeuvre pour éradiquer ces personnes de la corporation». Cette catégorie, ajoute-t-il constitue une minorité. «Je tiens à souligner que 99% de cette corporation est constituée d'hommes honnêtes, crédibles et respectables» a-t-il précisé. Ce dossier est traité avec tout le sérieux qu'il faut par les services de la santé. Mais, souligne l'invité du forum, «ce travail doit se faire dans la sérénité afin de mettre fin à ces comportements qui viennent transgresser les lois de la République». Le conférencier a révélé qu'une commission a été mise en place par son département pour enquêter au niveau des cliniques privées. «Il est vrai que cette dernière fait face à des résistances féroces mais je tiens à assurer que la loi sera appliquée en cas de dépassement.» Le contrôle concerne entre autres, les blocs opératoires, les laboratoires d'analyse mais aussi les tarifs des interventions chirurgicales qui échappent à toute logique en l'absence d'une réglementation dans ce sens. Concernant justement cette dernière question, le ministre a affirmé qu'elle sera réglementée dans le cadre de la contractualisation. «Les établissements publics et privés seront contraints à aligner leurs tarifs» Cette démarche ne doit pas être perçue comme une campagne contre le privé. «L'Etat au contraire, va encourager ce secteur, mais force est de constater que sa croissance reste insignifiante par rapport au secteur public.» En effet, on enregistre 6600 unités sanitaires dans le secteur public contre 221 au niveau du privé soit 3,24% des établissements au niveau national. Le ministre a révélé hier, que l'Etat pourra céder la gestion des services au niveau des hôpitaux «cantine, nettoyage etc.». Cela ne veut en aucun cas dire qu'il va se désengager de ce secteur. «L'Etat veillera toujours sur la santé. Il n'est et il ne sera jamais question de privatiser ses hôpitaux». Mieux, «l'Etat gardera un oeil vigilant sur le secteur privé». Le ministre a nié les informations selon lesquelles un changement imminent aura lieu au niveau des directions de santé. «Rien ne motive cette décision. Un tel changement doit se baser sur des raisons objectives, or la majorité de ces directions ont un bilan plus au moins positif.» Par ailleurs, le ministre a affirmé que les créances de la Pharmacie centrale sur les hôpitaux qui ont atteint les 8 milliards de DA seront prises en charge par le ministère. Dorénavant, la Pharmacie centrale doit soumissionner pour répondre aux besoins des hôpitaux. Le ministre est intervenu sur les fautes professionnelles au niveau des hôpitaux pour affirmer que l'installation d'un conseil de l'éthique, le 3 juin prochain, permettra de mieux cerner cette question qui n'est pas dans les prérogatives de l'administration. Rappelons que le mandat de ce conseil avait expiré en 2003. A la demande des médecins, la tutelle a reporté cette élection à plusieurs reprises. Tou a refusé de s'étaler sur le dossier de la grippe aviaire. A la question de savoir pourquoi la tutelle a refusé l'offre de Saidal qui a proposé de fournir plus de six millions de doses de Tamiflu, médicament contre la grippe aviaire, ce dernier s'est contenté de dire que «pour le moment, cette question n'est pas une priorité sachant qu'aucun cas n a été enregistré dans notre pays». Par ailleurs, croit-on savoir, l'Institut Pasteur et ses différentes antennes dans le pays seront dotés de tous les moyens d'analyse permettant de détecter ce virus.