Aujourd'hui, ce sont les professeurs qui font grève, hier c'était le Snpsp, demain ce sera le tour du Snpssp. Les professeurs et docents en sciences médicales organisent aujourd'hui une journée de grève au niveau des hôpitaux et à l'université afin d'amener la tutelle à geler le décret relatif à l'incompatibilité du travail complémentaire avec la chefferie de service et d'unité, ainsi que la revalorisation des indemnités d'intéressement fixée à 24.000 DA. Les négociations, entamées depuis quelques mois avec le ministre de la Santé ne semblent donc pas avoir abouti aux objectifs escomptés par les médecins de rang magistral. Les professeurs, lors de la dernière assemblée générale, ont formulé de virulentes critiques à l'égard du premier responsable du secteur, auquel on reproche d'«avoir insulté la profession lors de ses multiples déclarations à la presse». Les engagements pris par M.Aberkane, sont perçus par les protagonistes du débrayage comme «des promesses électorales», un climat de non-confiance semble régner entre les deux parties. Par ailleurs, il faut préciser que ce débrayage ne fait pas l'unanimité au sein de la corporation. Les professeurs, ne pratiquant pas le travail complémentaire, se sont montrés satisfaits des mesures entreprises par le département Aberkane. «Il serait logique de notre part de refuser une prime mensuelle frisant les 40.000DA», dira l'un d'eux. Dans ce contexte, marqué par une divergence entre les professeurs, le débrayage risque d'être «théorique» pour reprendre la déclaration d'un adhérent du syndicat rencontré hier au CHU Mustapha. Dans un autre sens, il risque d'être boycotté par les premiers concernés. Sachant que nombre d'entre eux ignoraient jusqu'à hier, la tenue de cette grève, ce qui renseigne sur le manque de coordination au sein du syndicat des professeurs et docents. Cependant, seul l'avenir nous dira si les médecins ont eu raison «de se disperser» pour revendiquer leurs «intérêts».