Il a annoncé que les trois agents de la BNA, arrêtés au Maroc, seront bientôt extradés. Toutes les affaires de terrorisme programmées dans la session criminelle ont été ajournées en attendant la promulgation des lois relatives à la charte pour la paix et la réconciliation. Rapportée par la presse, cette information a été officiellement confirmée hier par le premier responsable du département de la justice, M.Tayeb Belaïz. S'exprimant en marge de l'installation d'une commission interministérielle chargée de la réinsertion sociale des détenus, le ministre ne s'est pas attardé sur le sujet, mais il a tout de même annoncé la prochaine promulgation des textes de lois relatifs à la réconciliation nationale. L'autre sujet d'actualité abordé par M.Belaïz concerne les terroristes détenus à l'étranger. Le ministre a affirmé que des démarches sont en cours et que quatre conventions seront bientôt signées avec le Royaume-Uni. Celles-ci porteront sur la coopération en matière pénale, judiciaire, commerciale et civile. Interrogé sur les trois Algériens incarcérés récemment au Maroc, pour implication directe dans le détournement des fonds de la BNA, Belaïz assure qu'«ils seront bientôt remis aux autorités algériennes». Il précisera que son département a déjà introduit des démarches auprès des autorités marocaines pour l'extradition de ces personnes. Revenant à la question de l'incarcération des directeurs des établissements pénitentiaires, le ministre dira sur un ton sévère que la loi sera appliquée à tout le monde. «Peu importe son statut qu'il soit magistrat ou cadre de l'Etat, celui qui ne respectera pas la loi sera puni», a réitéré M.Belaïz avant d'ajouter: «C'est terminé le temps de l'impunité.» Un directeur d'établissement pénitentiaire, poursuit-il, doit veiller à l'application de la loi et à son respect. Le ministre de la Justice semble décidé à rétablir de l'ordre dans son département et rendre la justice plus crédible. Preuve en est, il a adressé des mises en garde à tous les magistrats contre tout dépassement. Le «coup de pied dans la fourmilière» de Belaïz semble avoir donné ses fruits. «Il n'y aura plus le laisser-aller que nous avons connu auparavant», indique pour sa part l'inspecteur général du ministère de la Justice. Par ailleurs, et dans le but d'améliorer les conditions d'incarcération des détenus, le ministre a procédé, hier, à l'installation d'un comité interministériel de coordination des activités de rééducation et de réinsertion sociale des détenus, créé par la loi du 06 février 2005. Composé de 21 départements ministériels, ce comité a pour objectif le suivi des détenus après leur libération. Dans son discours d'ouverture, le ministre dira que ce comité «va remplir un grand vide juridique.» Il permettra également de réduire le taux de récidive qui est estimé entre 40 et 45% actuellement. L'introduction de nouvelles formules de libération dans le système pénitentiaire a permis d'alléger la pression dans nos prisons qui contiennent environ 47.000 détenus. Durant le second semestre de l'année 2005, 1055 détenus ont bénéficié du régime de liberté conditionnelle et 276 autres du régime de la semi-liberté ainsi que 719 ont bénéficié d'une permission de sortie. Interrogé sur l'abrogation de la peine de mort, le ministre s'est contenté de rappeler que cette peine n'a pas été appliquée depuis 1993.