La cagnotte vient soutenir, entre autres, la nouvelle politique de gestion adoptée par le secteur de l'eau. L'Union européenne a débloqué une cagnotte de 20 millions d'euros au profit du ministère des ressources en eau. Ce don est destiné, particulièrement, à couvrir les besoins du secteur en matière d'expertise, de gestion et de formation des ressources humaines. Lors d'une rencontre consacrée à la signature du protocole d'accord, Luccio Guerrato, ambassadeur de la Commission européenne à Alger, déclare que cette énième convention s'inscrit dans le cadre des échanges entre l'Algérie et l'Union européenne et porte notamment, sur l'accompagnement de la locomotive de réformes lancées par le gouvernement algérien. Les 20 millions d'euros seront déboursés aussi, à en croire Luccio Guerrato, pour garantir une meilleure gestion réglementaire et intégrée des ressources en eau. L'expérience européenne est appelée à intervenir surtout pour juguler le problème de la gestion des bassins versants et les réseaux de distribution, un casse-tête dont souffrent plusieurs pays, d'après l'ambassadeur de la Commission européenne. Lors de son allocution d'ouverture de la Rencontre régionale sur les systèmes nationaux d'information sur l'eau et le Semid (Système euro-méditerranéen d'information sur les savoir-faire dans le domaine de l'eau), Abdelmalek Sellal a annoncé le démarrage, à partir de l'année prochaine, des études sur tous les projets du secteur à l'horizon 2040. Car, l'actuel Plan national de l'eau et les projets en cours d'étude et de réalisation sont programmés pour couvrir les besoins en eau jusqu'à l'année 2025 uniquement. Le lancement de la nouvelle vague de projets permettra, à coup sûr, de renforcer le réservoir hydraulique algérien. Le ministre des Ressources en eau a appelé à l'ouverture d'un débat euro-méditerranéen sur le dessalement et les problèmes liés au rejet des sels, laquelle question est appelée impérativement, d'après Abdelmalek Sellal, à figurer dans l'agenda de septembre du groupe G15, dont l'Algérie assure la présidence de l'atelier sur l'eau. L'Algérie a également lancé des pourparlers autour du futur programme de l'Union européenne, car le Meda s'achèvera à la fin de l'année en cours, annonça de sa part le représentant du ministère des Affaires étrangères. «L'Algérie a engagé des discussions avec l'Union européenne afin de mettre en place les mécanismes devant définir la nature des prochains rapports entre l'Algérie et l'UE», a-t-il laissé entendre, soulignant que l'actuel Meda est dans sa phase finale. Un autre programme pour un laps de temps allant de 2007 jusqu'à l'horizon 2010 est en préparation afin de consolider les rapports entre l'Union européenne et ses partenaires. La cagnotte budgétaire débloquée au profit du ministère des Ressources en eau vient donc soutenir la nouvelle stratégie de gestion adoptée par Sellal. Cette nouvelle politique de gestion constitue la «nouvelle bataille et la nouvelle vision» du secteur. Car, depuis des années, le volet gestion représente, faut-il le reconnaître, le maillon faible conçu comme étant le frein à l'origine de tous les blocages. Chose qui a motivé Abdelmalek Sellal à recourir à la gestion déléguée de l'eau ainsi qu'au partenariat afin de donner un coup d'accélérateur aux grands projets du secteur.