Dans des salles-dortoirs sans eau ni électricité, ces familles errent dans l'indifférence des autorités. Depuis son installation à la tête de la wilaya d'Annaba, le nouveau wali a visité, en tournée d'inspection et de travail, les localités d'Aïn Barbar et El Romanettes relevant du chef-lieu de la commune de Seraïdi. Faisant de ces deux localités sa feuille de route, Brahim Bengayou semble décidé à rendre la vie à ce bout de terre, situé sur les monts de l'Edough, et qui a servi pendant longtemps de lieu de retranchement aux terroristes. Ce terrorisme été à l'origine de la fuite en masse de quelque 200 familles, abandonnant maisons, terres et troupeaux avec pour seul bagage l'âme meurtrie, et pour seul refuge le Creps. Pendant 9 ans, ces mêmes familles vivent la descente aux enfers, loin de leurs origines paysannes et incapables de s'adapter au mode citadin. Ces familles, au jour le jour, vivent dans les conditions les plus indécentes. Dans des salles-dortoirs, sans eau ni électricité, ces familles errent entre l'indifférence des autorités et leur incapacité à faire face aux affres du terrorisme. Aujourd'hui, ces localités veulent renaître de leurs cendres, après l'espoir redonné par les efforts des éléments de l'ANP qui ont sécurisé les zones enclavées, voire même tout Seraïdi. Ayant effectué plusieurs visites sur les lieux, le wali d'Annaba, constate des villages fantômes où des maisons carbonisées font usage de décor. Mais cet état des lieux ne doit pas perdurer, il faut rebâtir, réaménager et aider les familles à regagner leurs terres et maisons. A cet effet, un travail de titan s'engage sur plusieurs chantiers. Les directeurs centraux, chacun dans son secteur, doivent mettre les bouchées doubles pour exécuter des instructions plus que draconiennes et ce, dans un délai de deux mois. Aujourd'hui, le compte à rebours est enclenché. En ce samedi, et sur les lieux, ni Aïn Barbar, ni El Romanettes ne sont ce qu'elles étaient, il y a sept semaines, voire même 9 ans. Un chantier grandeur nature où tout est sur le pied de guerre. Le défi est de taille, un défi qui a permis le relogement de 50 familles, en toute sécurité et sérénité. Pour les 150 autres familles, l'attente reste plus ou moins longue, les autorités de la wilaya d'Annaba s'étaient donné rendez-vous pour le 31 janvier, pour reloger ces familles dans leurs localités, d'où, à cet effet, le taux d'avancement des travaux, en matière de travaux publics, sur un tronçon de quelque 20 km et estimé à 88%, et, en AEP, pratiquement à 90%. Quant au secteur de l'habitat, le réaménagement a atteint les 70%. En somme, le plan général du réaménagement de ces zones touche à sa fin, et la réurbanisation se présente dans de bonnes conditions. En dépit de la cadence des travaux, le défi du 31 janvier verra peut-être le jour, puisque le wali dans sa déclaration à l'Expression, dira: «Je suis tout de même satisfait quant à l'avancement des travaux de ce grand chantier». Des projets touchent à leur fin et cela est très positif, mais pour les retards de certains, il ne faut pas oublier les conditions météorologiques qui ont freiné les travaux, voire même provoqué l'arrêt pendant quelques jours. Quant au défi qui sera relevé, le wali dira: «Nous serons au rendez-vous mais avec un petit retard, et ce dernier est rattrapable. Et ces zones renaîtront dans les meilleures conditions avec toujours un style typiquement algérien.».