Le préjudice financier se chiffre à plusieurs centaines de millions de dinars. Préjudice aussi dans les communes de Annaba, Sidi Amar, El Bouni, El Hadjar. Des cadres et des élus sont constamment convoqués devant des magistrats et policiers pour répondre de diverses anomalies de gestion. D'autres scandales devraient suivre. Ils sont liés au trafic sur le foncier, au non-respect des Plans d'occupation des sols, à des permis de construire établis contraires aux normes urbanistiques au profit d'affinités, au trafic sur des logements de fonction et d'astreinte, au détournement des fonds des œuvres sociales de différents établissements publics. Que ce soit dans les services de la gendarmerie ou de la sûreté de wilaya, les dossiers s'accumulent. Ce qui n'est pas fait pour inquiéter outre mesure certains membres du conseil exécutif de la wilaya et ceux de la mandature communale depuis 2002. Dans plusieurs communes, le trafic d'influence et l'affairisme mènent la danse. D'où l'impression de tout un chacun sur les orientations budgétaires 2006 destinées à enrichir davantage certains. Les projets Résurrection de Aïn Barbar et Romanet, Réalisation de 19000 logements sociaux, Aménagement et réfection des routes et ouvrages d'art, Protection de l'environnement, Réhabilitation des anciens bâtis... et beaucoup d'autres devraient connaître des réévaluations financières importantes. La situation s'est aggravée avec la position attentiste adoptée par l'actuel wali dans la gestion de la wilaya. Ses sorties quotidiennes sur le terrain, ses constatations des défaillances de ses proches collaborateurs, les délais d'exécution qu'il accorde mais jamais respectés, ses contacts directs avec les citoyens qui dénoncent des situations anormales, sont apparemment sans lendemains. Ressusciter Aïn Barbar et Romanet, recaser les sans-logis des 22000 bidonvilles de la commune chef-lieu de wilaya, initier des projets créateurs d'emplois pour les jeunes, stimuler les investissements directs et indirects, imposer le respect des délais dans la réalisation des différents projets de logements et un meilleur suivi des actions sociales, rien de tout cela n'a été fait. En fait, le directeur de l'exécutif se limite à des visites sur terrain. Il instruit, à l'occasion, un collaborateur défaillant, titille la sensibilité d'un P/APC je-m'en- foutiste comme ceux de Annaba et Seraïdi, pointe du doigt une réalisation en retard depuis des années et tance également des citoyens audacieux l'interpellant sur leur misère et leur désolation. Au site du Marché d'intérêt national où il s'est rendu récemment, il a constaté de visu les risques de maladies à transmission hydrique qui, via les fruits et légumes exposés dans des endroits sales et nauséabonds, pèsent sur les 630 000 habitants de sa wilaya. Il a également vu la rouille et la dégradation des équipements du complexe des abattoirs abandonnés depuis des années. Quinze jours après le délai accordé pour la prise en charge des problèmes, aucun intervenant n'est présent sur le terrain. Prévu pour être réoccupé par sa population le 31 janvier 2006, Aïn Barbar attend toujours. Un 2e délai de 10 jours a été accordé. Il a expiré. Un 3e a été annoncé. Le wali, lui-même, n'applique pas ses propres décisions. Les populations de ce village au piémont de l'Edough, les pieds dans l'eau de la grande bleue comme celle de la localité de Romanet, attendront au même titre que ces centaines de familles de Auzaz, Tabacoop, Oued Eddeheb, Chaumarelle, Seybouse, Vielle ville, Hach El Ghrab, Kaouki qui toutes habitent depuis des décennies dans des bicoques, cases, baraques, caves d'à peine 2m2 de surface avec comme compagnon la gadoue, la boue, les saletés et la promiscuité.