Le syndicat des vétérinaires ne compte pas lâcher le morceau et semble être déterminé à aller jusqu'au bout. Après avoir gelé la grève, pour quelque temps, le syndicat revient à la charge cette fois- ci, en décrétant un mouvement de débrayage de sept jours au niveau national à partir du 4 février prochain. Le secrétaire général du syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (Snvfap), le docteur Kaddour, l'avait annoncé avant-hier lors d'une conférence de presse qu'il a animée. Cette grève intervient, en effet, au moment où le virus de la grippe aviaire ne cesse de susciter la panique. Ce débrayage aura certainement des répercussions sur le fonctionnement des cellules de veille contre le virus H5N1. Contacté par nos soins sur ce sujet, Djamel Siaad médecin vétérinaire, nous a expliqué qu'un service minimum sera assuré conformément à la loi. Selon lui, 97% des vétérinaires de la fonction publique observeront un mouvement de débrayage pendant une bonne semaine. Ces derniers tentent, à travers cette grève, de faire pression sur le département de Barkat dans l'espoir qu'il prenne en charge leurs revendications socioprofessionnelles. Notre interlocuteur affirme que «rien n'a changé depuis une année et les conditions de travail sont de plus en plus lamentables». S'ajoute à cela le niveau bas des salaires que perçoivent les vétérinaires. Alors que le ministère parle du renforcement des moyens et des équipements de contrôle au niveau des cellules et des laboratoires, la réalité s'avère autrement. «Nous n'avons même pas de moyens pour nous déplacer au niveau des centres d'élevage», atteste notre interlocuteur. «Comment voulez- vous qu'on contrôle tous les abattoirs et les lieux d'élevage si on ne dispose pas de moyens nécessaires», demande ce vétérinaire qui connaît bien le terrain. Malgré le peu de moyens, les vétérinaires font de leur mieux pour accomplir parfaitement leur travail. Voulant rassurer les citoyens, l'interlocuteur dira : «Il n'y a pas lieu de s'affoler puisqu' aucun cas n'a été signalé jusqu´à présent». Face à ce danger, les vétérinaires veulent justement exprimer leur ras-le-bol quant à la dégradation des conditions de travail et l'indifférence de la tutelle. «Nous avons fait preuve de sagesse, nous avons recouru à la voie légale. Nous avons reporté notre dernière grève à cause de la maladie de notre président, mais il n'est plus question de se taire désormais car la coupe est vraiment pleine», avait déclaré le SG lors de sa conférence. Cela veut dire que la quasi-totalité des opérations de contrôle des abattoirs et des volailles seront interrompues pendant toute une semaine. Face à cette situation, le département de l'Agriculture va-t-il intervenir pour assainir la situation? Ce dernier n'a d'autre choix que de répondre à l'appel des vétérinaires et satisfaire leurs revendications pour assurer un bon fonctionnement du système d'alerte contre la grippe aviaire.