Environ 90% de la consommation de viande blanche sur le territoire national ne sont pas contrôlés. Selon des recoupements sur des statistiques recueillies auprès des opérateurs dans le domaine de la vente du poulet de chair, des millions de tonnes de viande blanche sont servies à la consommation sans aucune mesure sanitaire pour l'abattage. Sur les 2000.000 de tonnes que représente le marché national, seuls 15.000 sont assurés par les 15 abattoirs de l'Onab. Les abattages sauvages font le reste ou, plutôt, l'essentiel. Si le groupe Onab affirme procéder à des abattages dans les strictes normes sanitaires, la prévention contre la grippe aviaire n'est pas pour autant réglée. Les conditions d'abattage à Megtaâ Kheïra, pour ne citer que ce lieu où l'abattage sauvage se déroule sans la moindre inquiétude des pouvoirs publics, constituent des foyers potentiels de grippe aviaire. Pire encore, le risque est imminent pour les autres maladies au vu des conditions sanitaires. C'est à ce niveau qu'il faut, impérativement, renforcer les moyens de contrôle et la sensibilisation. Il faut expliquer aux citoyens qu'un abattoir n'est pas seulement un lieu d'égorgement mais un lieu de contrôle sanitaire. L'abattage du cheptel doit intervenir dans des lieux agréés par l'Etat. Pour échapper à la fiscalité, de nombreux opérateurs se rabattent vers ces procédés où n'existent aucune commodité et aucune sécurité sanitaire. Les pouvoirs publics doivent, impérativement, se pencher sur ce phénomène pour arrêter le massacre. C'est un danger réel. 90% de la consommation nationale ne sont pas contrôlés au moment où le monde se trouve en état d'alerte contre l'épidémie de grippe aviaire. L'alarme est tirée. Dans un document de rappel des nouvelles mesures à prendre pour la lutte contre cette maladie, l'OMS estime, dans sa présentation du document, que «depuis 1968, le monde n'a jamais été aussi proche d'une nouvelle pandémie de grippe». L'organisation rappelle que la grippe de 1918-1919, dite espagnole, qui aurait été d'origine aviaire, a fait plus de 20 millions de morts.