Le tribunal d'Alger qui devait s'exprimer, hier, sur la légalité du débrayage actionné, depuis ce samedi, dans les rangs des vétérinaires de l'administration publique, vient d'ajourner sa décision pour après-demain, lundi. Ainsi, la cour de Sidi M'hamed, saisie, rappelle-t-on, par le ministère de l'Agriculture au sujet de la grève d'une semaine des vétérinaires employés sous sa tutelle, a laissé sur leur faim, et les professionnels grévistes et les responsables de ce département ministériel. Au regard des uns et des autres, la décision du tribunal ne manque pas du tout d'importance. C'est-à-dire, si les vétérinaires de l'administration publique venaient à avoir gain de cause dans ce conflit, cela ne pourra que les conforter davantage et les motiver à aller de l'avant jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Sinon, et dans le cas où la grève est déclarée illégale par le tribunal, cela signifie que c'est au ministère de solliciter les vétérinaires, notamment leurs syndicalistes du Snvfap, pour le gel de leur action de débrayage. Toujours est-il qu'en attendant le fameux verdict du tribunal, «cette corporation se trouvant au niveau de toutes les wilayas qui sont structurées a répondu massivement depuis hier au mot d'ordre lancé par notre syndicat», affirme Mme Akali du Snvfap. Selon notre interlocutrice, contactée par nos soins, le taux de suivi du mouvement de grève est de 97%. «Le débrayage des vétérinaires est maintenu jusqu'à ce que le verdict de la justice soit rendu ce lundi», a-t-elle ajouté et de poursuivre que «le fait que la justice ne s'est pas encore prononcée sur notre dossier nous donne un grand espoir que nos revendications et nos tentatives aboutiront». Rappelons en outre que la décision du tribunal, toujours au sujet du débrayage des vétérinaires, devait tomber jeudi dernier. Ce qui n'a été le cas en raison de l'argument mis en avant par le tribunal portant sur la nécessité «d'approfondir davantage l'étude du dossier». Quant au ministère de l'Agriculture qui a déposé plainte contre le Snvfap, il se garde de toute réaction, indique un de ses responsables contacté hier, parce que « cette affaire est désormais entre les mains de la justice, et c'est à la justice de trancher». Pour rappel, le Syndicat des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique exige l'application de l'accord du 16 mai dernier discuté et arrêté lors de la commission mixte regroupant le syndicat, le ministère de l'Agriculture, la Fonction publique et le ministère des Finances. Les vétérinaires au nombre de 1400 réclament essentiellement la révision à la hausse de l'indemnité spécifique globale, de l'indemnité de risque et de contagion ainsi que l'indemnité de documentation.